Pneumologie
Cancer bronchique muté : meilleure survie globale avec les TKI
Les inhibiteurs de tyrosine kinase (TKI) améliorent la survie globale des patients souffrant d’un cancer bronchique non à petites cellules avec une délétion de l’exon 19 d’EGFR.
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De nombreuses études cliniques randomisées ont montré qu’un traitement par les inhibiteurs de tyrosine kinase (TKI) entraîne un bénéfice clinique en termes de réponse au traitement et de survie sans progression chez les patients EGFR mutés, qu’ils soient traités en première ou seconde ligne, par rapport à la chimiothérapie. Mais sans montrer de bénéfice en survie globale.
Seules des études rétrospectives avaient permis de noter une meilleure réponse en cas de délétion de l’exon 19 par rapport à la mutation L858R de l’exon 21, traduisant l’existence d’une entité différente entre ces deux mutations.
Méta-analyse
Deux études qui viennent d’être publiées mettent en évidence une amélioration cette fois de la survie globale avec les TKI. La première est un essai clinique réalisé sur 60 patients avec un CBNPC EGFR mutés de stade IIIb-IV traités en première ligne par le géfitinib qui montre une meilleure survie sans progression et une meilleure survie globale chez les patients porteurs d’une délétion 19 par rapport à ceux qui ont une mutation L858R (20 mois vs 8 mois).
La seconde étude est une méta-analyse qui a regroupé huit essais cliniques randomisés contrôlés et près de 1500 malades avec un CBNPC avancé traités en première ligne par un TKI. Les résultats montrent clairement un bénéfice en survie sans progression à la fois chez les patients avec une délétion de l’exon 19 et chez les porteurs d’une mutation L858R, comparé à la chimiothérapie (HR 0,27 et 0,45).
Réponse différente en fonction de la mutation
Concernant la survie globale, on constate un bénéfice en cas de délétion de l’exon 19 (HR = 0,72), le gain étant plus élevé chez les patients traités par TKI irréversible (afatinib, HR = 0,59) que chez ceux sous TKI réversible (géfitinib et erlotinib, HR = 0,84). En revanche, aucun bénéfice en survie globale n’a été observé chez les patients mutés L858R (HR = 1,15).
En conclusion, cette méta-analyse qui a comparé les TKI en première ligne à la chimiothérapie montre un bénéfice en survie sans progression chez les patients mutés délétés exon 19 et L858R, et un bénéfice en survie globale uniquement chez les patients avec une mutation de l’exon 19.
D’après un entretien avec le Dr Didier Debieuvre, pneumologue, Centre hospitalier de Mulhouse

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