Interventions chirurgicales

Un robot médical s'inspire de l'adaptabilité du poulpe

Des scientifiques italiens ont mis au point un robot capable, grâce à ses possibles transformations, d'atteindre des endroits du corps humain habituellement difficiles d'accès. 

  • Par Hugo Septier
  • Alexander Semenov/REX/REX/SIPA
  • 14 Mai 2015
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    Les robots médicaux sont déjà dotés de technologies très avancées mais le prototype présenté ce jeudi par une équipe de scientifiques italiens dans la revue britannique Bioinspiration & Biomimetic pourrait bien repousser les limites de la chirurgie. Le bras motorisé du robotl est capable de se glisser et de changer sa forme et sa rigidité, un peu comme le tentacule d’un poulpe. Conçu pour la chirurgie mini-invasive, le « bras-pieuvre » peut maintenir maintenir un organe pendant qu’un autre opère à un autre endroit.

    Accéder à des parties difficiles du corps.

    Tommaso Ranzani, l’un des principaux artisans de cette prouesse, a expliqué à l’AFP pourquoi son prototype s’inspire ouvertement du céphalopode. « La pieuvre n’a pas de squelette et adapte la forme de son corps à son environnement. » Ainsi, grâce à cette invention, les chirurgiens pourront accéder plus facilement à des parties difficiles d’accès en temps normal (en particulier certaines parties de l’abdomen).  

    Ce robot est composé de deux modules identiques connectés entre eux. Ils ont été divisés en trois chambres cylindriques que l’on peut diriger indépendamment les unes des autres. Cette composition innovante permet au bras de pouvoir  modifier sa souplesse. De rigide, ce dernier peut se transformer en quelques instants en un outil flexible. Un point important puisque les instruments chirurgicaux habituellement utilisés lors d’opération ne sont pas capables d’un tel exploit.  

    Différents tests ont été effectués pour vérifier les capacités réelles de ce nouveau type de robot. Les résultats sont étonnants. En plus de pouvoir se plier jusqu’à un angle de 255 degrés, il est aussi capable de s’allonger de 62 % par rapport à sa longueur initiale. Différentes simulations ont également pu être effectuées sur des ballons remplis d’eau censés remplacer les organes humains. C’est lors de ces dernières expériences que les scientifiques se sont rendus compte qu’il était possible pour le robot d’opérer à un endroit tout en tenant un autre organe.

    Vers la création d'un robot total ?

    A terme, l’objectif ultime de ce genre de prouesse est de créer un robot capable de prendre la place de plusieurs appareils. « Une seule intervention chirurgicale nécessite souvent l’utilisation de différents appareils, » affirme Tommaso Ranzani. Ce « bras-pieuvre » va déjà permettre aux chirurgiens de réaliser un nombre bien moins important d’incisions lors de certaines interventions. En plus d’être intéressant d’un point de vue pratique pour les professionnels de la santé, ce robot est également un gain de confort pour les patients, qui pourraient moins souffrir d'opérations moins invasives.

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    JDF