Activité physique
Trois jeunes enfants sur quatre ne bougent pas assez !
Moins d’un enfant âgé entre 2 et 4 ans sur 4 atteint les objectifs d’activités physiques fixées par l’OMS.
- Par Sophie Raffin
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- FamVeld/istock
Pour que les enfants grandissent bien et en bonne santé, l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) recommandent que les petits de moins de 5 ans aient une activité physique 180 minutes par jour au moins “quels qu’en soient le type et l’intensité”. De plus, ceux qui ont entre 3 et 4 ans, doivent avoir au moins une activité modérée à intense une heure par jour.
Si ces recommandations ne prêtent pas à la contestation, il est clair qu’elles sont peu suivies. Une étude de l’université de Bristol montre que moins d’un enfant de 2 à 4 ans sur 4 parviennent à les atteindre.
Les enfants sont "un peu" plus actifs dans les lieux d'accueil
Pour mieux comprendre les habitudes des enfants, les chercheurs ont réuni 419 petits d’âge préscolaire (entre 2 et 4 ans) vivant en Angleterre (Somerset, Swindon et Sandwell) ou en Écosse (Arran et Ayrshire). Ces très jeunes participants ont porté des appareils mesurant leur niveau d’activité physique pendant une semaine.
L’analyse des données recueillies a montré que moins d’un quart (23 %) d’entre eux atteignaient les 180 minutes d’activité physique quotidienne. De plus, seulement 2,4 % des enfants de 3 et 4 ans comptabilisaient 60 minutes d’activité physique modérée à vigoureuse.
Un niveau d'activité inférieur aux recommandations
Les petits volontaires se révélaient plus actifs les jours où ils fréquentaient les structures d'accueil de la petite enfance comme la crèche et la maternelle. Toutefois, même s’ils faisaient en moyenne 15 minutes d’exercice en plus dans ce cadre, leur niveau d’activité restait le plus souvent inférieur au standard fixé par les professionnels de santé.
"Les filles étaient nettement moins susceptibles de respecter ces directives que les garçons, tandis que les enfants plus âgés étaient plus susceptibles d'atteindre les objectifs", ajoutent les auteurs dans leur communiqué. L’équipe a également observé un biais social. Les enfants les plus défavorisés étaient moins actifs que ceux qui grandissent dans un milieu privilégié. "En revanche, lorsqu'ils fréquentaient les structures d'accueil de la petite enfance, leurs niveaux d'activité étaient similaires", remarquent les experts.Besoin de mesures pour faire bouger plus les jeunes enfants
Pour les chercheurs, leurs travaux mettent en évidence une "lacune critique" concernant l'activité physique des tout-petits. "Bien que les structures d’accueil de la petite enfance offrent un environnement plus actif, la plupart des enfants n’atteignent toujours pas les niveaux de mouvement nécessaires à une croissance et un développement sains", déplore l’auteure principale Dr Kim Hannam. "Notre étude souligne la nécessité de stratégies coordonnées entre les décideurs politiques, les éducateurs et les familles pour soutenir l’activité physique chez les jeunes enfants.""Un faible niveau d’activité physique dans la petite enfance peut avoir un impact sur le développement sain des enfants et augmenter le risque de diverses maladies chroniques à l’âge adulte", ajoute sa collègue Ruth Kipping.
Pour augmenter le niveau d’activité des enfants d’âge préscolaire, l’équipe propose de développer les interventions pour parvenir à faire bouger les petits, aussi bien dans les lieux d'accueil comme les crèches qu’au sein du foyer. "Un renforcement des politiques nationales, l'implication des parents et des environnements propices au jeu pourraient contribuer à garantir que les jeunes enfants acquièrent les bases d'une bonne santé tout au long de leur vie", concluent les spécialistes.










