Comportement

Addiction au porno : les signes d'un usage compulsif

Zapping de vidéos, sessions prolongées... Une étude internationale décrypte les comportements addictifs liés à la consommation de pornographie en ligne chez les hommes.

  • scyther5 / istock
  • 21 Novembre 2025
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    Avec la montée en flèche du numérique, la consommation de pornographie en ligne attire de plus en plus l'attention des scientifiques. Des chercheurs de l'université Monash en Australie, mais aussi de l'institut IDOR et l'université fédérale de Rio de Janeiro au Brésil, se sont penchés sur ce qu’ils appellent l'usage problématique de la pornographie (problematic pornography use ou PPU), en particulier chez les hommes. Ils ont identifié des comportements spécifiques – comme les sessions "marathon" ou le "zapping" de vidéos – comme des marqueurs clairs d’un usage compulsif, proche de l’addiction.

    Besoin de nouveauté et baisse du plaisir

    Défini comme une difficulté à contrôler sa consommation malgré les effets négatifs, le PPU touche majoritairement les hommes. L'étude, publiée dans la revue Addictive Behaviors, a ainsi analysé les réponses de plus de 2.000 volontaires américains et britanniques ayant visionné de la pornographie en ligne au cours des 12 derniers mois. Les chercheurs ont évalué différents indicateurs d'intensité : durée des sessions (plus de deux heures), "edging" (retarder l'orgasme pour prolonger le visionnage), et "tab-jumping" (changement fréquent de vidéo pour maintenir l’excitation).

    "L'association entre ces comportements et la perte de contrôle souligne un lien fort avec l'addiction à Internet, plus qu'avec une addiction sexuelle hors ligne", notent les auteurs dans un communiqué. Ils expliquent que le besoin de nouveauté permanente et la baisse de plaisir ressentie au cours de l’acte renforcent cette spirale.

    Un modèle proche des addictions comportementales

    L'étude suggère également que la tolérance au contenu, c'est-à-dire le besoin de matériaux de plus en plus stimulants pour ressentir le même effet, agit comme un médiateur entre intensité d’usage et perte de contrôle. Les auteurs proposent d'ailleurs d'intégrer cette notion dans les approches thérapeutiques. En quantifiant pour la première fois ces comportements compulsifs, et en éclairant les mécanismes psychologiques qui sont à l'œuvre, leurs travaux ouvrent la voie à des interventions cliniques plus ciblées.

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