Infarctus
Crise cardiaque : un patch aide le cœur à guérir
Des chercheurs texans ont mis au point un patch qui favorise la guérison du cœur après un infarctus du myocarde.
- Par Sophie Raffin
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Lors d’un infarctus, une partie des muscles du cœur sont privés d’oxygène et de nutriments. Ce qui entraîne des lésions cardiaques dans la zone concernée. Des tissus cicatriciels se forment pour stabiliser l’organe, mais ses capacités de contraction sont diminuées et peuvent entraîner une insuffisance cardiaque sur le long terme.
Des chercheurs de l'université Texas A&M ont mis au point un patch qui stimule la réparation des tissus cardiaques endommagés. Ils ont détaillé son fonctionnement dans un article paru dans la revue Cell Biomaterial.
Infarctus : un patch avec des micro-aiguilles pour un traitement plus local
Le patch biodégradable abrite des micro-aiguilles qui contiennent de l’interleukine-4 (IL-4), une molécule connue pour réguler et stimuler le système immunitaire. Lorsque ces dernières sont posées à la surface du cœur, elles libèrent directement le produit dans la zone lésée.
"Ce patch agit comme un pont", explique le Dr Ke Huang, qui a mis au point le patch. "Les micro-aiguilles pénètrent la couche externe du cœur et permettent au médicament d'atteindre le muscle endommagé sous-jacent, qui est normalement très difficile d'accès."L’IL-4 stimule les cellules immunitaires appelées "macrophages" pour passer d'un état pro-inflammatoire à un état cicatrisant. "Ce changement contribue à réduire la formation de cicatrices et améliore le pronostic", précisent les auteurs dans leur communiqué.
Ce n’est pas la première fois que l’IL-4 est envisagé pour soigner les patients ayant fait une crise cardiaque. Toutefois, la substance avait été injectée dans la circulation sanguine. Ce qui entraînait des effets secondaires indésirables dans d'autres organes. Le patch, en tant que traitement local, évite cette problématique.
Patch contre les lésions cardiaques : les chercheurs planchent sur une pose moins invasive
En étudiant l’efficacité du patch, l’équipe a également remarqué que les cellules du muscle cardiaque devenaient "plus communicatives et réactives" aux signaux provenant des tissus environnants, notamment les cellules endothéliales qui tapissent les vaisseaux sanguins. "Les cellules du muscle cardiaque ne se contentaient pas de survivre, elles interagissaient avec d'autres cellules de manière à favoriser la récupération", explique l’expert.
Le patch semble aussi permettre une réduction des signaux inflammatoires provenant des cellules endothéliales et une augmentation de la signalisation via la voie appelée NPR1. Ce qui contribue au maintien de la santé des vaisseaux sanguins et de la fonction cardiaque.
Actuellement, le patch nécessite une intervention chirurgicale à thorax ouvert. Toutefois, le Dr Huang planche sur une méthode moins invasive comme le placer grâce à un petit tube. "Ce n'est que le début”, reconnait le scientifique. “Nous avons validé le concept. Nous souhaitons maintenant optimiser la conception et la mise en œuvre."











