Journée mondiale du cancer du pancréas

Cancer du pancréas : quels sont les symptômes de ce tueur silencieux ?

Ce 20 novembre est la journée mondiale du cancer du pancréas. L’occasion pour revenir sur les symptômes de cette maladie dont l’incidence a triplé en 20 ans.

  • Tharakorn/istock
  • 20 Novembre 2025
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    Près de 16.000 nouveaux cas de cancers du pancréas ont été diagnostiqués en France en 2023. S’il n’est pas le cancer le plus fréquent, il inquiète particulièrement les professionnels de la santé, car son incidence a triplé en 20 ans. La progression est d’environ +1,6 % de cas par an chez les hommes depuis 2010, et de +2,1 % chez les femmes.

    L'une des problématiques des tumeurs malignes pancréatiques est qu’elles progressent silencieusement. Il est donc essentiel d’en connaître les signes pour agir au plus vite.

    Cancer du pancréas : 4 symptômes sont présents dans 80 % des cas

    Dans un premier temps, le cancer du pancréas se développe sans provoquer de symptômes. Généralement, les premières manifestations surviennent lorsque la maladie est assez avancée.
    Dans 8 cas sur 10, les premiers signes sont :

    • un amaigrissement : il peut être progressif ou rapide ;
    • une fatigue intense inexpliquée ;
    • une perte d'appétit ;
    • des douleurs abdominales : elles sont surtout au niveau de l’estomac. La tumeur peut provoquer des douleurs au creux de l’estomac qui s’étendent sous les côtes et dans le dos. "Chez certaines personnes atteintes de cancer du pancréas, ces douleurs sont parfois d’abord prises pour des lombalgies (douleur au niveau des vertèbres lombaires) ou des rhumatismes", met en garde la fondation pour la recherche sur le cancer (ARC).

    D’autres symptômes peuvent aussi apparaître comme :

    • une jaunisse ;
    • des troubles digestifs : nausées, vomissements, diarrhée… ;
    • un diabète d’apparition récente sans prise de poids ;
    • une thrombose veineuse profonde.

    "Les symptômes du cancer du pancréas peuvent varier en fonction de la localisation exacte de la tumeur. Par exemple, une tumeur de la tête du pancréas donne davantage de symptômes digestifs, tels que des vomissements (par compression exercée sur le duodénum), ou d’ictères (par compression du cholédoque)", précise l’ARC. "Une tumeur située dans le corps ou la queue du pancréas, loin du cholédoque, n’entraîne pas d’ictère ni de démangeaisons. Elle est souvent diagnostiquée plus tardivement qu’une tumeur de la tête du pancréas, alors qu’elle a déjà atteint des organes à proximité (rate, côlon…) ou formé des tumeurs secondaires à distance (des métastases)."

    Cancer du pancréas : il pourrait être le 2e cancer le plus meurtrier en 2030

    Parvenir à repérer le cancer du pancréas le plus tôt possible est un élément essentiel pour la survie. En effet, son diagnostic tardif dans 80 à 90 % des cas en raison des symptômes peu spécifiques conduit à une prise en charge tardive. Il n’est alors pas possible d’envisager une chirurgie, pourtant seul traitement, potentiellement curatif. Des chimiothérapies lourdes, et malheureusement souvent insuffisantes, sont alors les seules options restantes. Le taux de survie à 5 ans est seulement de 11 %. Au vu de la hausse d’incidence importante observée ces deux dernières décennies, l’institut Gustave Roussy estime que ce cancer sera la 2e cause de mortalité par cancer dans notre pays à l’horizon 2030.

    S’il n’y a pas de moyen de prévenir le cancer du pancréas, l’ARC rappelle que certaines mesures peuvent réduire les risques de maladie comme arrêter de fumer, maintenir un poids corporel sain et contrôler les maladies métaboliques comme le diabète ou encore limiter l’exposition à certains agents toxiques.

    "Pour les personnes ayant des antécédents familiaux à risque, un suivi spécialisé est recommandé pour une détection précoce. La recherche continue pour mieux comprendre les causes et mettre au point des stratégies efficaces de dépistage et prévention", ajoute la fondation.

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