Intoxication

Protoxyde d’azote : quels sont les risques de ce gaz potentiellement responsable du décès d’une jeune fille ?

À Roubaix, une adolescente a été retrouvée morte dans son logement où plusieurs bonbonnes de protoxyde d’azote étaient présentes. On vous rappelle les complications liées à l’usage détourné de ce gaz.

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  • 18 Novembre 2025
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    Le 16 novembre, une habitante d’un immeuble à Roubaix, dans le Nord de la France, appelle, en début d’après-midi, les policiers, car elle n’a pas de nouvelles de sa voisine, une jeune femme, selon une source policière contactée par Le Parisien. Une fois arrivés sur place, plus précisément dans un appartement du troisième étage, les forces de l’ordre et les secours retrouvent le corps sans vie de l’adolescente, Manel, âgée de 17 ans et originaire de Villeneuve-d’Ascq, d’après La Voix du Nord. Dans logement, ils notent également la présence d’"une trentaine de bonbonnes de protoxyde d’azote de grande contenance", qui "expliquerait son décès", indique la source policière interrogée par le journal francilien. "Les investigations médico-légales sont en cours pour déterminer l’origine exacte de son décès", précise le parquet de Lille.

    Protoxyde d’azote : "Le contenu de la cartouche est vidé dans un ballon de baudruche puis inhalé"

    "Profondément touché par l’annonce du décès de cette jeune fille", Guillaume Delbar, maire de Roubaix, souligne que le "protoxyde d’azote est un véritable fléau que la ville a pris en compte mais qui a largement débordé les pouvoirs publics en se développant dans les commerces locaux." Pour rappel, ce gaz incolore est utilisé dans le milieu médical pour ses propriétés anesthésiques et analgésiques. "Il est également employé comme gaz de pressurisation d’aérosol alimentaire, comme par exemple dans les cartouches pour siphon à chantilly ou les aérosols d’air sec", explique l’OFDT. Ces dernières années, son utilisation a été détournée par les jeunes en raison des effets euphorisants qui durent quelques minutes. "Le contenu de la cartouche est vidé dans un ballon de baudruche puis inhalé par l’usager."

    La "gaz hilarant" cause des complications graves en entraînant un déficit en vitamine B12

    Problème : lorsque la consommation de protoxyde d’azote est répétée et à intervalles rapprochés et/ou à fortes doses, celle-ci peut entraîner des complications graves, notamment, car elle engendre un déficit en vitamine B12. D’après l’ARS Hauts-de-France, les risques immédiats correspondent à une asphyxie par manque d'oxygène, une perte de connaissance, une brûlure par le froid du gaz expulsé de la cartouche, une perte du réflexe de toux (risque de fausse route), une désorientation, des vertiges, et un risque de chute. En outre, une intoxication au protoxyde d’azote peut provoquer des problèmes neurologiques (engourdissements, faiblesses musculaires, perte de la capacité à marcher, douleurs nerveuses intenses, troubles urinaires.)

    Santé publique France signale aussi des problèmes cardiovasculaires, avec la formation de caillots sanguins susceptibles de conduire au décès en cas d’embolie pulmonaires. Enfin, certains patients présentent des symptômes psychiatriques, tels que des hallucinations, des épisodes délirants, des troubles de l’humeur. "Conduire un véhicule après en avoir consommé, qu’il s’agisse d’une voiture, d’un vélo ou même d’une trottinette, peut être à l’origine d’accidents graves, voire mortels."

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