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Psychiatrie : des médecins exigent le remboursement de "certaines molécules" non encore autorisées

Dans une tribune publiée dans Le Monde, des professionnels de santé suggèrent de "partiellement pallier la pénurie de psychotropes frappant le pays", en remboursant des "médicaments prescrits pour une autre indication."

  • Akarawut Lohacharoenvanich/iStock
  • 13 Novembre 2025
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    Le 10 novembre, l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) a annoncé que les approvisionnements de médicaments à base de quétiapine, prescrits en cas de bipolarité ou de schizophrénie, vont rester compliqués au moins jusqu’à la fin de l’année. Pour les dosages 300 mg et 400 mg des médicaments à base de quétiapine à libération prolongée, "la disponibilité s’améliore progressivement, grâce à la reprise graduelle des approvisionnements qui devraient continuer à arriver en pharmacie dans les semaines à venir", a ajouté l’autorité sanitaire qui se veut rassurante. Face à cette pénurie qui frappe le pays depuis le début de l’année, des médecins évoquent "des mesures peu coûteuses et qui auraient des effets immédiats sur la santé mentale de nombreux Français".

    Psychiatrie : les "patients les plus démunis de l’accès à des traitements qui sont parfois les seuls efficaces" sont exclus

    Dans une tribune publiée le 11 novembre dans Le Monde, les praticiens réclament le remboursement de "certaines molécules qui n’ont pas reçu l’autorisation de mise sur le marché (AMM) – condition préalable à toute prise en charge par l’Assurance-maladie. Certains psychotropes ne sont en effet pas remboursés par la Sécurité sociale dans le cadre de leurs usages en psychiatrie, et ce malgré des niveaux de preuve tels qu’ils sont mondialement recommandés." Cela "exclut les patients les plus démunis de l’accès à des traitements qui sont parfois les seuls efficaces. (…) Une situation particulièrement vraie en médecine extra-hospitalière où les psychiatres sont plus susceptibles d'être contrôlés par la Caisse d'assurance maladie pour des prescriptions hors AMM."

    Rembourser certains traitements non encore autorisés diminue "le recours à d’autres prises en charge"

    Selon les professionnels de santé, le pramipexole, "utilisé dans la dépression bipolaire pour ses propriétés dopaminergiques", les hormones thyroïdiennes, "proposées pour la dépression depuis vingt-cinq ans par l’Association américaine de psychiatrie", et la metformine pourraient être pris par les patients souffrant de troubles psychiatriques. Ces traitements réduiraient "considérablement le recours à d’autres prises en charge (bien plus coûteuses quoique remboursées)", mais également le taux d’hospitalisation, la fréquence de consultations et des arrêts de travail.

    Afin de "partiellement pallier la pénurie de psychotropes frappant le pays", ils exigent que "soit établie la liste des médicaments dont les patients de psychiatrie doivent pouvoir bénéficier quelles que soient leurs ressources, y compris si cela implique une prise en charge par la CPAM alors que la molécule n’a pas d’AMM dans cette indication."

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