Vieillissement

Parler plusieurs langues aide à rester jeune

Parler plusieurs langues ralentirait le vieillissement et aiderait à vivre plus longtemps, selon une nouvelle étude menée dans 27 pays européens.

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  • 12 Novembre 2025
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    Être bilingue ou polyglotte ne serait pas uniquement un atout en vacances ou dans la vie professionnelle. Le multilinguisme aiderait à ralentir les processus biologiques du vieillissement, protégeant ainsi le cerveau et l’organisme, selon des travaux internationaux publiés dans la revue Nature Aging.

    Vieillissement précoce : un risque deux fois moins élevé pour les polyglottes

    Les chercheurs ont analysé les dossiers de 86.149 personnes âgées de 51 à 90 ans vivant dans 27 pays européens. Ils ont notamment évalué grâce à l’intelligence artificielle l’écart entre leur âge réel et leur âge biologique.

    Ils ont alors remarqué que les participants qui habitaient dans les pays où l’on parlait couramment au moins une langue supplémentaire étaient 2,17 fois moins susceptibles de vieillir prématurément. Et à l’inverse, les personnes ne connaissant qu’une seule langue, avaient plus de deux fois plus de risques de présenter des signes de vieillissement précoce. "L'effet protecteur du multilinguisme s'est avéré constant tant dans les analyses transversales, reflétant les différences actuelles en matière de vieillissement, que dans les analyses longitudinales, démontrant que le multilinguisme prédit un risque moindre de vieillissement prématuré au fil du temps", ajoutent les auteurs.

    "L’effet protecteur était cumulatif : plus les gens parlaient de langues, plus leur protection contre le déclin lié à l’âge était grande", ajoute la Dr Lucia Amoruso de BrainLat, auteure principale de l’étude.

    Le multilinguisme aide à vieillir en bonne santé

    Pourquoi les polyglottes restent jeunes plus longtemps que les personnes qui ne maîtrise qu'une seule langue ? Les chercheurs ont une hypothèse. "L’apprentissage et l’utilisation des langues sollicitent des réseaux cérébraux essentiels liés à l’attention, à la mémoire et au contrôle exécutif, ainsi qu’à l’interaction sociale ; autant de mécanismes susceptibles de renforcer la résilience tout au long de la vie", avance le Dr Agustín Ibáñez, co-auteur de l’étude et neuroscientifique au Trinity College Dublin, dans un communiqué.

    "Le plurilinguisme renforce aussi les liens sociaux, l’appartenance culturelle et peut-être la régulation émotionnelle. Ces expériences réduisent le stress et soutiennent la santé cardiovasculaire, métabolique et immunitaire. Le mécanisme est donc probablement à plusieurs niveaux, impliquant des facteurs biologiques, neuronaux, cognitifs et sociaux qui agissent de concert pour construire la résilience", a-t-il ajouté dans une interview accordée à Euronews Health.

    Au vu des résultats, le chercheur et son équipe estiment que les autorités auraient tout intérêt à favoriser l’apprentissage des langues aussi bien chez les enfants que les adultes soulignant que "le multilinguisme est un outil accessible et peu coûteux pour promouvoir le vieillissement en bonne santé au sein de toutes les populations, en complément d'autres facteurs modifiables tels que la créativité et l'éducation".

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