Obésité
Maladie du foie gras chez les ados : les PFAS en cause ?
Une étude américaine alerte sur les effets du PFHpA, un produit chimique de la famille des PFAS, qui augmente fortement le risque de maladie hépatique chez les adolescents obèses, comme la "maladie du foie gras".
														- Par Stanislas Deve
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- zimmytws / istock
 
Les composés perfluorés et polyfluoroalkylés, ou PFAS, surnommés "polluants éternels", sont présents dans de nombreux objets du quotidien : emballages alimentaires, textiles imperméables, ustensiles de cuisine antiadhésifs ou encore cosmiques. Ils contaminent aussi l'eau potable : près de la moitié des systèmes d'approvisionnement en eau aux États-Unis en contiennent. La France n'est pas non plus épargnée.
Et la liste des problèmes de santé potentiellement liés à ces substances chimiques semble s'allonger : des chercheurs américains ont mis en évidence un lien direct entre le PFHpA, un produit chimique perfluoré peu connu, et un risque accru, pour les adolescents souffrant d'obésité, de développer une maladie appelée stéatose hépatique associée à un dysfonctionnement métabolique (MASLD), plus connue sous le nom de maladie du foie gras non alcoolique.
Maladie du foie gras : 80 % de risques en plus d'être diagnostiqués
Cette étude, publiée dans la revue Communications Medicine, repose sur des analyses de sang de 137 adolescents participant à la plus grande étude américaine de chirurgie bariatrique pédiatrique. Les résultats sont alarmants : les jeunes avec un taux doublé de PFHpA dans le sang avaient 80 % de risques en plus d'être diagnostiqués avec une MASLD. Ils présentaient également des signes plus avancés de lésions hépatiques, notamment inflammation et fibrose.
Pour valider leurs observations, les scientifiques ont exposé des sphéroïdes hépatiques à des doses réalistes de PFHpA. Les effets observés sont clairs : perturbation des voies liées à l’inflammation, au stress oxydatif et au métabolisme lipidique. "Notre recherche va au-delà des simples corrélations", explique la chercheuse Brittney O. Baumert, autrice principale, dans un communiqué. Elle ajoute : "Comprendre ces mécanismes peut nous aider à protéger les populations vulnérables, en particulier les enfants et adolescents".
Une menace invisible et omniprésente
Le Dr Lida Chatzi, directrice du ShARP Center, déclare : "Le PFHpA n’est pas aussi connu que les PFAS historiques comme le PFOA, mais nos résultats montrent qu’il pourrait entraîner des risques comparables pour la santé humaine". Face à ce constat, les chercheurs plaident pour une réglementation plus large de ces substances. Le ShARP Center, un centre de recherche dédié à la lutte contre les PFAS, poursuivra ses travaux pour réduire leur exposition, informer la population et développer des stratégies de prévention efficace.

                                        
                                    

																  
                                       
																  
                                       
																  
                                       
																  
                                       
																  
                                       
																  
                                       
																  
                                       
																  
                                       
																  
                                       
																  
                                       





										
																		
										
																		
										
																		
																
								    									
						 									
																
								    									
																
								    									

