Santé mentale

Dépression, schizophrénie : un biocapteur capable de détecter les maladies dans la salive

Des chercheurs ont mis au point un capteur portable capable de mesurer dans la salive la concentration d’une protéine liée à plusieurs maladies neurologiques ou psychiques comme la dépression et la schizophrénie.

  • Wirestock/istock
  • 30 Octobre 2025
  • A A

    La protéine facteur neurotrophique issu du cerveau (ou BDNF pour brain-derived neurotrophic factor) a été liée à plusieurs troubles neurologiques et psychiatriques comme la dépression, la schizophrénie ou le trouble bipolaire.

    Par exemple, alors que les personnes en bonne santé affichent un taux de BDNF supérieur à 20 nanogrammes par millilitre (ng/mL), celles atteintes de trouble dépressif majeur présentent des niveaux inférieurs à 10 ou 12 ng/mL.

    Partant de ce constat, des chercheurs de l'Université de São Paulo et d'Embrapa Instrumentação (Brésil) ont développé un biocapteur portable capable d’identifier la protéine ainsi que les variations de sa concentration dans la salive. L'outil a été présenté dans la revue ACS Polymers Au en août dernier.

    Biocapteur de BDNF : repérer les signes avant-coureurs des troubles psy dans la salive

    Le biocapteur se compose d'une bandelette flexible munie d'électrodes et d’un analyseur portable. En moins de trois minutes, l’appareil mesure la concentration de BDNF dans la salive. Les résultats peuvent être affichés en temps réel sur un appareil mobile via Bluetooth.

    Les tests réalisés avec ce nouvel outil ont montré qu’il est capable de détecter de manière fiable des concentrations extrêmement faibles de la protéine dans les échantillons salivaires ainsi que les variations de taux.

    "Il y a peu de capteurs qui effectuent ce type d'analyse, et le nôtre est celui qui a le mieux fonctionné. Il a détecté un large éventail de concentrations, ce qui est un très bon résultat d'un point de vue clinique. Lorsque les niveaux de protéines sont très bas, cela peut servir de signe avant-coureur pour les maladies et les troubles psychiatriques", explique Paulo Augusto Raymundo Pereira, chercheur dans une interview accordée à Agência FAPESP.

    Dépression : l’appareil pourrait aussi évaluer l’efficacité des traitements

    Le biocapteur ne serait pas uniquement utile pour détecter les personnes à risque de dépression, schizophrénie ou autres troubles liés à BDNF. Comme il est capable de mesurer précisément aussi bien les hausses que les baisses des taux de la protéine, l’outil pourrait aussi améliorer le suivi thérapeutique des malades.

    En effet, de précédents travaux ont démontré que les antidépresseurs font grimper les niveaux de cette protéine qui joue un rôle crucial dans la croissance et le maintien des neurones.

    "En étant capable de signaler une augmentation du BDNF, il contribue comme outil pour surveiller les progrès du patient en fonction du traitement", confirme le scientifique. "Nous nous dirigeons vers la médecine personnalisée, dans laquelle les traitements seront de plus en plus adaptés à chaque individu. Dans le cas du biocapteur, il peut être optimisé pour s'adapter à différents profils", ajoute-t-il dans un communiqué.

    Le Dr Pereira et son équipe travaillent désormais sur le dépôt d’un brevet de leur capteur dont ils ont estimé le coût à seulement 1,89 euro par unité.

    Pour laisser un commentaire, Connectez-vous par ici.