Médicament
Cancer de la prostate : un traitement combiné réduit de 40 % le risque de décès
Une nouvelle combinaison de traitements - un médicament appelé enzalutamide et l'hormonothérapie classique - améliore drastiquement les chances de survie des patients atteints d’un cancer de la prostate récidivant après une chirurgie ou une radiothérapie.
- Par Stanislas Deve
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une nouvelle combinaison de traitements pourrait bien changer la donne pour traiter le cancer de la prostate. C’est ce que suggère une étude clinique présentée au congrès 2025 de la Société européenne d'oncologie médicale (ESMO) à Berlin : le fait d’ajouter un médicament appelé enzalutamide à l’hormonothérapie standard permet de réduire le risque de décès de 40 % chez certains patients. Les travaux des chercheurs ont été publiés dans The New England Journal of Medicine.
Un tournant pour les cancers récidivants
Le cancer de la prostate est le plus fréquent chez les hommes. Pour une partie des patients, la maladie revient de manière agressive après la chirurgie ou la radiothérapie. Cette récidive se manifeste souvent par une augmentation rapide du taux de PSA, un marqueur détecté dans le sang. "Nous savons que ces patients ont un risque élevé de développer des métastases et de mourir de leur cancer, sauf si on leur propose un traitement vraiment efficace", explique le Dr Stephen Freedland, auteur principal de l'étude, dans un communiqué.
L’essai clinique a inclus plus de 1.000 hommes atteints d’un cancer de la prostate récidivant à haut risque, recrutés dans 17 pays. Trois groupes ont été constitués : hormonothérapie seule, enzalutamide seul, ou la combinaison des deux. Résultat : après huit ans de suivi, le groupe recevant les deux traitements affichait un risque de décès réduit de 40,3 %. "Depuis 30 ans, l’hormonothérapie seule n’a pas permis d’améliorer la survie. C’est donc un vrai changement de paradigme", souligne le chercheur.
Un nouveau standard de soins dans le cancer de la prostate
L’enzalutamide est déjà approuvé par la Food and Drug Administration (FDA), le gendarme américain du médicament, et recommandé par la National Comprehensive Cancer Network (NCCN). Mais ces nouveaux résultats renforcent l’idée qu’il pourrait devenir un traitement standard pour prolonger la vie des hommes touchés par une forme agressive et récidivante du cancer de la prostate. L’espoir est donc permis pour des milliers de patients à travers le monde, pour qui les options étaient jusqu’ici très limitées. "Cette découverte pourrait améliorer les traitements et les perspectives pour les patients partout dans le monde."











