Grossesse
Comment le stress maternel impacte le foetus
Le stress chez la femme enceinte peut avoir des impacts à court, à moyen et à long terme sur son enfant, avec un risque plus élevé de naissance prématurée ou de dépression à l’âge adulte.
- Par Diane Cacciarella
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- LSOphoto/iStock
Le stress est mauvais pour la santé. Mais chez la femme enceinte, l’impact est amplifié, car il concerne aussi le bébé. Dans une nouvelle étude, publiée dans la revue Pediatric Discovery, des chercheurs ont observé des conséquences à court, à moyen et à long terme sur l’enfant.
Le cortisol, une hormone néfaste pour le bébé
Lors de leurs travaux, les scientifiques ont fait une méta-analyse de précédentes études sur ce sujet et ont exploité les données de femmes ayant vécu des catastrophes naturelles pendant leur grossesse. Il s’agissait par exemple du séisme de 2010 au Chili ou des inondations de l'Iowa en 2008. Leur but était de mesurer l’impact du stress sur l’enfant. Pour cela, ils se sont plus particulièrement intéressés au cortisol, l’hormone du stress. Celle-ci est fabriquée par les glandes surrénales, qui ne sont que les exécutantes d’une commande passée par le cerveau.
Concrètement, les signaux de production, impulsés par le cerveau, passent d’abord par l’hypothalamus et l’hypophyse avant d’arriver aux glandes surrénales qui sécrètent la quantité nécessaire de cortisol. Cet axe hypothalamo-hypophyso-surrénalien (HHS) relie donc les systèmes nerveux central et endocrinien, et régule la réponse de l’organisme au stress.
D’après les résultats des chercheurs, quand une femme enceinte est soumise au stress, la hausse du niveau de cortisol peut entraîner une inflammation importante et déréguler l’axe HHS de son enfant. Cela peut perturber le développement de certaines de ses régions cérébrales, comme l'hippocampe et l'amygdale.
L'analyse des données sur les catastrophes naturelles et les dossiers des futures mamans montre également que "le stress maternel est lié à la fluctuation des taux de mortalité fœtale entre 2013 et 2023, renforçant la dimension de santé publique du stress prénatal".
Naissance prématurée, risque de dépression à l’âge adulte
Mais ce n’est pas tout, les scientifiques ont identifié plusieurs conséquences possibles sur l’enfant :
- À court terme : risque plus élevé de naissance prématurée, de faible poids ou de petit périmètre crânien.
- À moyen terme et long terme : troubles émotionnels, risque plus élevé d’anxiété et de dépression à l’âge adulte.
Ces effets sont d’autant plus graves que certains peuvent, selon les auteurs, se transmettre de génération en génération.
“Le stress maternel n'est pas seulement une expérience émotionnelle : c'est un signal physiologique qui influence directement le développement du cerveau du fœtus, insiste Divya Tadanki, principale autrice de l’étude, dans un communiqué. Notre analyse montre que le moment, l'intensité et le type d'exposition au stress peuvent laisser des traces moléculaires sur le fœtus, dont certaines persistent tout au long de la vie. Reconnaître ces effets implique de mettre en place un soutien systémique : un accompagnement psychologique adapté, un accès équitable aux soins prénataux et des politiques publiques protégeant les femmes enceintes, en particulier en période de crise.”
Selon l’Assurance Maladie, en France, 5 à 15 % des femmes enceintes souffrent d’anxiété, surtout en début et fin de grossesse. Le mieux est d’en parler avec son médecin pour trouver des solutions et vivre ce moment le plus sereinement possible.











