Gastroentérologie

La sensibilité au gluten est liée à l'interaction intestin-cerveau

La sensibilité au gluten n'est pas réellement due au gluten, mais repose sur la manière dont l'intestin et le cerveau interagissent.

  • MarianVejcik/iStock
  • 27 Octobre 2025
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    Une récente étude, publiée dans la revue The Lancet, pourrait être une nouvelle référence pour la définition, le diagnostic et le traitement de la sensibilité au gluten. Pour rappel, les personnes touchées présentent des symptômes après avoir consommé du gluten, formé à partir de la gliadine contenue dans certains produits céréaliers (blé, seigle, orge), mais ne sont pas atteints de la maladie cœliaque, une pathologie auto-immune déclenchée par le gluten. Plus précisément, ils souffrent de ballonnements, de douleurs intestinales et de fatigue.

    Sensibilité au gluten : l’anticipation négative contribue à l'apparition des symptômes

    Dans le cadre des travaux, des chercheurs de l’université de Melbourne (Australie) ont constaté, après avoir passé en revue plusieurs recherches, que contrairement aux idées reçues, la plupart des personnes atteintes de sensibilité au gluten ne réagissent pas au gluten. "Nos résultats montrent que les symptômes sont plus souvent déclenchés par les glucides fermentescibles, communément appelés FODMAP, par d'autres composants du blé ou par les attentes et les précédentes expériences des participants en matière d'alimentation." Selon les auteurs, les personnes atteintes du syndrome de l'intestin irritable qui pensent être sensibles au gluten réagissent de manière similaire au gluten et au placebo. Ainsi, l’effet nocebo, ici l'anticipation négative, influence la survenue des symptômes.

    La sensibilité au gluten fait "partie du spectre de l'interaction intestin-cerveau"

    "Cela redéfinit la sensibilité au gluten comme faisant partie du spectre de l'interaction intestin-cerveau, plus proche d'affections comme le syndrome de l'intestin irritable, plutôt que comme un trouble distinct lié au gluten", ont expliqué les scientifiques. Ils estiment donc que "distinguer la sensibilité au gluten des autres affections intestinales est essentiel afin d'éviter les restrictions alimentaires inutiles", a souligné l’équipe qui rappelle qu’une prise en charge efficace de ces patients devrait combiner des modifications alimentaires et un soutien psychologique, tout en garantissant un apport nutritionnel adéquat.

    Cesser de "véhiculer l'idée que le gluten est intrinsèquement nocif"

    "Nous souhaitons que les messages de santé publique cessent de véhiculer l'idée que le gluten est intrinsèquement nocif, car cette recherche montre que ce n'est souvent pas le cas. Ces données appellent également à de meilleurs outils de diagnostic, à des protocoles cliniques plus rigoureux et à un financement accru de la recherche dans ce domaine, ainsi qu'à une meilleure information du public et à un étiquetage alimentaire plus clair", ont conclu les auteurs.

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