Réseaux sociaux
Sexualité : où les ados devraient-ils s’informer ?
Une étude révèle que les adolescents obtiennent de meilleurs résultats en santé sexuelle lorsqu’ils consultent des plateformes informatives comme Youtube plutôt que des réseaux centrés sur les échanges entre pairs, comme Instagram.

- Par Stanislas Deve
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- KatarzynaBialasiewicz / istock
Tous les réseaux sociaux ne se valent pas quand il s’agit d’éducation sexuelle. Une étude américaine révèle que les jeunes adolescents obtiennent de meilleurs résultats en matière de santé sexuelle lorsqu’ils se tournent vers des plateformes informatives comme YouTube ou Google, plutôt que vers des réseaux très interactifs comme Snapchat ou Instagram.
"Les ados vérifient rarement ce qu’ils lisent"
Publiée dans la revue Health Psychology, l’étude a impliqué 2.691 élèves de 5e et 4e dans un grand district scolaire urbain du Midwest, aux Etats-Unis. Tous suivaient un programme d’éducation sexuelle appelé Get Real, centré sur les compétences sociales et émotionnelles. Les chercheurs ont interrogé les adolescents à cinq reprises, avant et après les sessions, pour évaluer trois comportements clés : la capacité à refuser un rapport sexuel non désiré, à négocier l’utilisation du préservatif et l’intention d’avoir un rapport sexuel.
"Tous les réseaux sociaux ne produisent pas les mêmes effets", résume Eric Anderman, professeur à l’Université d’Ohio et co-auteur de l’étude, dans un communiqué. Les adolescents utilisant des sites informatifs comme YouTube, TikTok ou Google n’ont pas vu leurs comportements évoluer de manière négative. En revanche, ceux qui s’informaient via Snapchat, Facebook, Reddit, Instagram ou Twitter présentaient une plus grande propension à vouloir avoir des rapports sexuels, tout en étant moins aptes à les refuser ou à discuter de préservatifs.Selon Eric Anderman, cela s’explique par la propagation d’informations erronées entre pairs : "Beaucoup d’ados utilisent ces plateformes interactives pour s’informer, mais ils vérifient rarement ce qu’ils lisent".
Le rôle clé des adultes
L’étude montre que les effets restent significatifs même après avoir pris en compte d’autres facteurs comme les notes scolaires, le sexe, l’origine, ou le niveau d’éducation des parents. Pour les auteurs, le message est clair : il faut parler aux jeunes de leur usage des réseaux sociaux. "Ce n’est pas parce que quelqu’un affirme quelque chose sur Snapchat que c’est vrai", rappelle Anderman. Et pour que ce message passe, il doit venir à la fois des parents, des enseignants, et d’autres figures de référence.
L’exemple d’une question posée anonymement par un élève de 5e illustre l’enjeu : "Est-il vrai qu’une fille ne peut pas tomber enceinte lors de son premier rapport sexuel ?" Une preuve supplémentaire que les jeunes ont besoin d’accès à des sources fiables et validées.