Pédiatrie

Asthme, allergies : l’absence de bonnes bactéries intestinales chez les bébés accroît le risque

Les nourrissons n’ayant pas suffisamment de bactéries intestinales saines, essentielles au développement de leur système immunitaire, sont plus susceptibles de devenir asthmatiques et allergiques avant l’âge de deux ans.

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  • 17 Juillet 2025
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    "La composition du microbiote intestinal des enfants est essentielle au développement immunitaire", selon des chercheurs américains. En effet, les bifidobactéries font partie des premières bactéries bénéfiques à coloniser l'intestin humain. Leur présence a été associée à des effets positifs sur la santé, notamment une protection contre les maladies métaboliques, les infections gastro-intestinales et l'inflammation. Problème : peu d’évaluations exhaustives sur ce sujet ont été menées. C’est pourquoi ces derniers ont mené une étude, dont les résultats ont été publiés dans la revue Communications Biology.

    1 bébé sur 4 est dépourvu de bactéries intestinales saines

    Dans le cadre des travaux, l’équipe a analysé le microbiote intestinal de 412 bébés, sélectionnés pour représenter la diversité démographique des États-Unis. Le mode d’accouchement et d’alimentation a été pris en compte. Les données ont mis en évidence un déficit généralisé en bifidobactéries chez les jeunes patients. "Environ 25 % des enfants américains étaient dépourvus de Bifidobacterium détectable." Ce manque de bonnes bactéries intestinales chez les nourrissons pourrait contribuer au développement de l'atopie, une prédisposition génétique aux allergies et à l’asthme.

    Le mode d'accouchement, à savoir par césarienne ou par voie basse, l'allaitement ou le recours au lait artificiel, ainsi que l'exposition aux antibiotiques peuvent influencer la diversité du microbiote intestinal des tout-petits. Dans le détail, la carence en bifidobactéries était plus prononcée lors des accouchements par césarienne (35 %) que lors des accouchements par voie basse (19 %). Chez les enfants nés par césarienne, les bactéries bénéfiques étaient souvent remplacées par des bactéries potentiellement pathogènes, connues pour éliminer les oligosaccharides du lait maternel, composants qui façonnent le microbiote intestinal du nourrisson.

    La présence de bifidobactéries est liée à moins de gènes résistants aux antimicrobiens

    Autre constat : "les microbiotes riches en Bifidobacterium présentent des caractéristiques distinctes de ceux présentant d'autres compositions microbiennes dominantes, notamment une diminution des gènes de résistance aux antimicrobiens et de facteurs de virulence, une altération des voies d'utilisation des glucides et une modification des signatures métaboliques." Dans les conclusions, les auteurs indiquent que l'absence de ces souches clés de Bifidobacterium représente une véritable "dysbiose" ou un "déséquilibre du microbiote", dont le terme fait encore débat, au début de la vie.

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