Infertilité
L’implantation d’un embryon humain capturée en temps réel pour la première fois
Pour la première fois, des images en temps réel de l’implantation d’un embryon humain ont été révélées.

- Par Sophie Raffin
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- yacobchuk/istock
Il s’agit d’une première mondiale. Des chercheurs de l’Institut de bio-ingénierie de Catalogne (IBEC) sont parvenus à enregistrer des images en temps réel et en 3D de l’implantation d’embryons humains. Une courte vidéo des travaux publiés dans la revue Science Advances, vient d’être divulguée.
L’implantation d’un embryon filmée grâce à un nouvel outil
Jusqu’à présent observé que par le biais d’images fixes, le processus d’implantation d’un embryon humain restait très mystérieux pour le monde scientifique. Pour pouvoir filmer ce moment, l’équipe espagnole a créé une plate-forme qui simule les couches externes de l'utérus en 3D permettant l'implantation d'embryons. Elle recrée synthétiquement les conditions utérines grâce à des fibres de collagènes et diverses protéines nécessaires au développement embryonnaire.
Les atouts de cet outil : il permet de faire appel à l'imagerie par fluorescence en temps réel et d’analyser précisément les interactions mécaniques de l'embryon avec son environnement.
L’embryon humain s'implante dans l'utérus grâce à "une force considérable"
Première découverte après observation des images obtenues : l'embryon humain exerce une force considérable quand il s'implante dans l'utérus. "Cette force est nécessaire, car les embryons doivent pouvoir envahir le tissu utérin et s'y intégrer complètement", explique Samuel Ojosnegros, chercheur principal et responsable de l'étude.
De plus, il libère des enzymes pour modifier les tissus environnants et faciliter son déplacement. "Nous observons que l'embryon tire sur la matrice utérine, la déplaçant et la réorganisant. Il réagit également à des forces externes. Nous émettons l'hypothèse que les contractions survenant in vivo pourraient influencer l'implantation embryonnaire", explique Amélie Godeau, chercheuse et co-première auteure de l'étude.
Pour les chercheurs, leurs travaux pourraient aider à lutter contre l’infertilité. "Améliorer notre compréhension du processus d’implantation pourrait avoir un impact significatif sur les taux de fertilité, la qualité des embryons et le temps nécessaire pour concevoir grâce à la procréation assistée", indiquent-ils dans leur communiqué.