Moustique tigre

Chikungunya : quelle est la situation à la Réunion et dans l'Hexagone ?

Après 5 semaines d’activité intense, les signes d'essoufflement de l’épidémie de chikungunya à la Réunion se confirment. Par ailleurs, si des cas importés ont été identifiés, aucun épisode de transmission autochtone n’a été identifié en France hexagonale pour le moment.

  • AbelBrata/istock
  • 22 Mai 2025
  • A A

    Bonne nouvelle pour la Réunion, l’épidémie de chikungunya qui sévit sur l’île depuis plusieurs semaines perd en puissance. Dans son bulletin hebdomadaire présenté le 21 mai 2025, Santé Publique France indique que la “phase de décroissance épidémique” se confirme.

    Chikungunya à la Réunion : tous les indicateurs sont en baisse

    Tous les indicateurs épidémiques sont "en forte baisse continue" sur la semaine du 12 au 18 mai. Dans le détail, l’activité en médecine de ville, en repli depuis trois semaines, a affiché une nouvelle chute du nombre de consultations. Les généralistes ont rencontré 4.730 patients, contre 8.550 la semaine précédente, soit un repli de 42 %. Les urgences des quatre hôpitaux de l’île ont aussi vu la pression diminuer. Seuls 116 passages aux urgences pour motif chikungunya ont été recensés contre 165 (-30 %) la semaine dernière et 389 au pic de l’épidémie mi-avril. Les hospitalisations ont aussi baissé passant de 33 à 24 en 7 jours.

    Depuis le début de l’année, 12 morts liées à la maladie transmise par le moustique tigre ont été enregistrées. De plus, trente-huit autres décès sont actuellement en cours d’investigation, “principalement des sujets âgés et comorbides et deux enfants de moins de 6 mois”, précise Santé Publique France.

    Si les signes de décroissance sont encourageants, les experts préviennent que le niveau épidémique est toujours élevé sur l’île et que la pression d’importation dans l’Hexagone reste forte.

    Chikungunya, dengue, zika : pas de contamination autochtone

    En effet, les professionnels de la santé craignent que les cas importés de Chikungunya puissent être à l’origine de contaminations dans l’Hexagone puisque le moustique tigre est présent dans 81 départements. C’est pourquoi les cas de Chikungunya, mais également ceux de la dengue et du zika - deux autres maladies également transmises par l’insecte - font l’objet d’une déclaration obligatoire et d’une surveillance.

    Depuis le 1er mai, premier jour du dispositif de surveillance renforcée saisonnière dans les départements hexagonaux, les experts de Santé Publique France ont identifié 225 cas importés de chikungunya, dont 214 se trouvaient dans les départements colonisés par le moustique tigre. Il y a aussi eu 152 cas importés de dengue et 1 cas importé de zika. "Aucun cas autochtone n’a été identifié en France hexagonale", précise Santé Publique France dans son bilan.

    Les patients du mois de mai doivent être ajoutés aux cas comptabilisés avant la période de surveillance renforcée des arboviroses. En effet, 1.123 cas importés de dengue, 728 cas importés de chikungunya et 4 cas importés de Zika avaient été enregistrés entre le 1er janvier et le 30 avril.

    Les 3 infections tropicales font l’objet "d’une surveillance en France hexagonale qui vise en premier lieu à prévenir et/ou limiter l’installation d’un cycle de transmission de ces arboviroses". Ainsi du 1er mai au 30 novembre, outre la déclaration obligatoire des cas importés et autochtones, les professionnels de santé sont sensibilisés sur ces maladies et des interventions de démoustication peuvent être réalisées dans les lieux fréquentés par les malades.

    Pour laisser un commentaire, Connectez-vous par ici.
    

    JDF