Caillot dans les poumons

Embolie pulmonaire de l’enfant : elle est plus fréquente qu’on ne le pense

L’embolie pulmonaire, considérée comme un événement rare chez les enfants, serait bien plus fréquente qu’on ne le pense parmi les jeunes patients, selon une nouvelle étude.

  • fizkes/istock
  • 22 Mai 2025
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    Jusqu’à présent, les professionnels s’entendaient pour dire que les enfants pouvaient faire une embolie pulmonaire – c’est-à-dire une obstruction d'une artère pulmonaire, en général par un caillot de sang – mais que c’était rare. Une nouvelle étude, publiée dans l'American Journal of Respiratoire & Critcal Care Medicine et présentée lors de la conférence internationale de l'American Thoracic Society ATS 2025 le 20 mai, révèle que ce trouble survient beaucoup plus fréquemment qu'on ne le pense chez les jeunes.

    Embolie pulmonaire : elle n’est pas si rare chez les enfants

    De précédents travaux avaient établi que l’incidence de l’embolie pulmonaire était d’un enfant sur 100.000 par an. Pour vérifier ces chiffres, les chercheurs ont repris les dossiers de 4.011 patients âgés de 4 à 17 ans venus aux urgences avec des symptômes similaires à l'embolie pulmonaire.

    L’analyse de leurs dossiers a révélé que 3,0 % des enfants souffraient d'embolie pulmonaire seule, 1,8 % de thrombose veineuse profonde et 1,3 % des deux affections. La fréquence est ainsi proche de celles observées chez les adultes.

    "L’embolie pulmonaire chez les enfants n’est pas aussi rare qu’on le pensait auparavant et doit être envisagée chez les adolescents souffrant de dyspnée inexpliquée", ou d’essoufflement, prévient le premier auteur Jeffrey A. Kline, lors de la présentation des résultats.

    Embolie pulmonaire chez les jeunes : des symptômes et un diagnostic similaires

    Les chercheurs ajoutent que les signes permettant de distinguer l'embolie pulmonaire chez les enfants étaient similaires à ceux observés chez les adultes : douleur thoracique, difficultés à respirer, toux, crachats avec du sang…

    De plus, en cas de suspicion d’un cas chez un enfant, l’équipe préconise la réalisation d’un dosage des D-Dimer. Ce sont les marqueurs de la présence d’un caillot sanguin. En effet, les D-dimères sont des fragments de protéine résultant d'une coagulation sanguine.

    "D'autres examens d'imagerie ont été utilisés pour établir le diagnostic, notamment l'angiographie pulmonaire par tomodensitométrie, la scintigraphie pulmonaire ventriculaire, l'IRM et l'échographie veineuse", précisent les auteurs dans leur communiqué.

    Le Dr Kline estime que cette nouvelle étude soulève plusieurs questions : "Les enfants souffrent-ils fréquemment d'EP sans être diagnostiqués, mais guérissent-ils ensuite sans séquelles ? Ou bien manquons-nous l'occasion d'intervenir plus tôt sur une cause méconnue d'hypertension pulmonaire ou d'un autre handicap chronique, ou, plus rarement, sur une cause de mort subite ?" Pour répondre à cette question, il va poursuivre ses travaux avec ses collègues.

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    JDF