Tako-tsubo
Syndrome du cœur brisé : les hommes ont deux fois plus de risque d’en mourir
Si les femmes sont plus nombreuses à souffrir du syndrome de tako-tsubo, les hommes ont plus de risque d'en mourir.

- Par Sophie Raffin
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- Marta Nogueira/istock
Le tako-tsubo, plus connu sous le nom de syndrome du cœur brisé, se caractérise par une faiblesse soudaine du ventricule gauche transitoire déclenchée par une douleur intense, un effort physique extrême ou un stress émotionnel important comme la mort d’un être cher. Ce qui lui a d’ailleurs valu son surnom.
Ce trouble est plus souvent observé chez les femmes, mais une nouvelle étude publiée dans le Journal of the American Heart Association révèle que les hommes sont les plus susceptibles d’en mourir.
Cardiomyopathie de tako-tsubo : les hommes sont plus susceptibles de mourir
Pour mieux comprendre la cardiomyopathie de tako-tsubo et ses complications, les chercheurs ont repris l’ensemble des dossiers des personnes ayant souffert de ce trouble entre 2016 et 2020 aux USA, soit 199.890 adultes. Ils ont en premier lieu constaté que le taux de mortalité du syndrome est élevé puisqu’il est de 6,5 % et qu’aucune amélioration n’a été observée au cours des 4 années étudiées.
Fait encore plus étonnant, sachant que le tako-tsubo touche surtout les femmes : le taux de décès est deux fois plus élevé chez les hommes avec 11,2 %, contre 5,5 % chez la gent féminine.
L’étude montre aussi que les personnes de plus de 61 ans présentaient le taux d'incidence du syndrome du cœur brisé le plus élevé. "Cependant, l'incidence de cette affection était 2,6 à 3,25 fois plus élevée chez les adultes de 46 à 60 ans que chez ceux de 31 à 45 ans durant la période d'étude", ajoutent les auteurs dans leur communiqué.
Tako-tsubo : l’insuffisance cardiaque et la fibrillation auriculaire sont les complications les plus fréquentes
L’analyse des données a aussi révélé que les complications les plus fréquentes du syndrome de tako-tsubo étaient l’insuffisance cardiaque congestive (35,9 %), la fibrillation auriculaire (20,7 %), le choc cardiogénique (6,6 %), l’accident vasculaire cérébral (5,3 %) et l’arrêt cardiaque (3,4 %).
"La cardiomyopathie de tako tsubo est une affection grave présentant un risque important de décès et de complications graves", rappelle l’auteur de l’étude Dr Reza Movahed de l'Université d'Arizona à Tucson. "Nous avons été surpris de constater que le taux de mortalité dû à la cardiomyopathie de tako tsubo était relativement élevé, sans changement significatif au cours des cinq années de l'étude, et que le taux de complications hospitalières était également élevé, ajoute-t-il. Ce taux de mortalité toujours élevé est alarmant et suggère que davantage de recherches soient menées pour améliorer le traitement et trouver de nouvelles approches thérapeutiques pour cette maladie."Le spécialiste propose également que de nouvelles études soient lancées pour comprendre l’origine des différences qu'il a observées entre les deux sexes concernant la survie au trouble cardiaque.