Graisse abdominale

Le ventre de votre enfant cache-t-il un futur problème de santé ?

Une étude danoise menée sur près de 700 enfants révèle que l’accumulation précoce de graisse abdominale, même modérée, peut provoquer dès l’âge de 10 ans des troubles métaboliques sérieux, précurseurs de diabète notamment.

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  • 15 Mai 2025
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    Et si le petit ventre rond de votre enfant était le signe précoce de problèmes de santé à venir ? Une étude internationale, récemment présentée au Congrès européen sur l’obésité à Malaga en Espagne, alerte sur les dangers de l’obésité infantile. Suivant près de 700 enfants de la naissance à 10 ans, les chercheurs danois ont démontré que l’accumulation de graisse abdominale pouvait entraîner, dès l'âge scolaire, une dérégulation métabolique.

    Un tour de taille qui en dit long

    L’étude s’est intéressée au ratio taille-tour de taille, une mesure simple mais prédictive, souvent plus parlante que l’indice de masse corporelle (IMC). Les enfants dont ce ratio augmentait de façon progressive présentaient à 10 ans une pression artérielle élevée, une résistance à l’insuline, un taux accru de marqueurs inflammatoires, ainsi qu’un faible taux de "bon" cholestérol HDL. "C'était leur niveau de graisse abdominale à cet âge-là qui comptait le plus, plus que la façon dont elle s'était développée au fil du temps", souligne David Horner, auteur principal, dans un communiqué.

    Parmi les enfants suivis, trois trajectoires ont été identifiées : un groupe référence stable (66 %), un groupe “slow-rising” (15 %) dont le tour de taille augmentait lentement, et un groupe “rising then stabilizing” (18 %) montrant une hausse initiale du ventre puis une stabilisation. Ce dernier présentait certains indicateurs de santé meilleurs que le groupe de référence, bien que leurs niveaux d’une protéine liée au risque cardiovasculaire restaient élevés.

    Ce sont les enfants du groupe “slow-rising” qui affichaient les profils métaboliques les plus inquiétants, avec un excès d’insuline, une inflammation chronique (glycoprotéines acétylées, CRP ultra-sensible) et des signes précurseurs de diabète de type 2. “Cette étude montre l’importance de surveiller le moment où la prise de poids se produit pendant l’enfance, et pas seulement la quantité de poids gagnée”, précise Horner.

    Un enjeu de prévention

    Cette recherche invite à repenser le suivi pédiatrique : mesurer le tour de taille devrait devenir un geste courant. “Surveiller l’obésité abdominale, et pas seulement le poids, lors des bilans de santé courants pourrait aider à identifier les enfants les plus à risque et à les orienter vers une intervention précoce”, insiste David Horner. Sans tomber dans l’obsession des chiffres, les parents peuvent agir par une alimentation équilibrée, l’activité par le jeu, un sommeil suffisant...

    “Ces résultats ne sont en réalité que le début”, ajoute le chercheur. Le vrai enjeu, selon lui ? Détecter les signaux invisibles dès le plus jeune âge, car “certains enfants développent ces problèmes de santé en temps réel”.

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    JDF