Parentalité

Post-partum : 88 % des parents se disent épuisés

Une enquête de l'Ipsos s'est penchée sur la question du post-partum, la période chamboulée après l'accouchement où l'on découvre la vie de nouveau parent.

  • Par Rafaël Andraud
  • Prostock-Studio/iStock
  • 28 Mar 2023
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    Le post-partum peut être l’un des plus beaux moments d’une vie de parent, mais aussi l’un des plus difficiles, avec de nombreux bouleversements, tant physiques que psychologiques. À ne pas confondre avec la dépression post-partum, le post-partum, aussi surnommé “4ème trimestre”, est la période où les parents construisent de nouveaux repères avec leur nouveau-né et que chacun vit à sa manière.

    Afin de sensibiliser sur le sujet, le Laboratoire Gallia a commandé à l’institut Ipsos la réalisation de trois études. En plus d’une première étude qualitative avec 26 parents, complétée par une étude quantitative avec 400 pères et mères d’enfants de 0 à 24 mois menée en décembre 2022, l'Ipsos a également interrogé 117 sage-femmes, présentant au moins deux années d’expérience, en janvier 2023.

    79 % des mamans et 72 % des pères se disent épuisés émotionnellement

    Plusieurs chiffres clés ressortent des résultats de cette enquête. 88 % des parents déclarent éprouver de la joie et du bonheur pendant cette période mais autant (88 %) se disent épuisés. Près de 85 % des mamans déclarent être épuisées physiquement et 79 % épuisées émotionnellement. Ces moments difficiles ne concernent d’ailleurs pas que les mères : 72 % des pères déclarent être épuisés émotionnellement durant la période du post-partum. Des chiffres qui révèlent que la santé mentale des papas est encore trop sous-estimée et parfois niée par les hommes eux-mêmes. Les difficultés majeures rencontrées durant cette période sont : la fatigue (73 %), la gestion de la fratrie (51 %) et le manque de temps pour soi (48 %).

    “L’épuisement émotionnel résulte principalement de l’investissement émotionnel important que la maman met dans la relation avec le nouveau-né. La charge émotionnelle cumulée à la fatigue physique crée un déséquilibre qui peut aller jusqu’à affecter sa santé mentale et être le terreau d’une dépression post-partum”, analyse la psychologue Christèle Albaret.

    Post-partum : que peuvent faire les proches ?

    Pour aider les nouveaux parents en difficulté, leurs proches, tout comme les amis, voisins, collègues, peuvent faire quelque chose. La livraison de repas ou de courses à domicile et une aide pour la gestion de la maison ou pour la garde du bébé, apparaissent ainsi comme les premiers souhaits des parents interrogés dans l’étude. L’aide de ses proches pour la gestion du quotidien est souhaitée par ​​36 % des parents, la livraison de repas et de courses à domicile par 33 % d’entre eux et l’aide des proches pour s’occuper du bébé par 31 %.

    Si les pouvoirs publics se penchent de plus en plus sur le sujet du post-partum - comme en atteste la mise en place d’un entretien post-natal obligatoire depuis le 1er juillet 2022 - 66 % des parents interrogés estiment que le gouvernement “n’est pas encore assez mobilisé”. Du côté de la prise en charge, 52 % des parents jugent qu’un soutien logistique serait “très utile” lors de l’arrivée d’un nouveau-né et 34 % voudraient être “plus écoutés” durant leur séjour à la maternité.

    Enfin, vis-à-vis du monde professionnel, près de 86 % d’entre eux trouvent qu’un retour au travail à 80 % payé 100 % les aideraient à mieux traverser le post-partum. 83 % souhaiteraient un allongement du congé et 73 % voudraient plus de souplesse sur les horaires de la part de leur employeur. La crèche interne au travail ou un autre mode de garde faisant l’objet d’un accompagnement par l’employeur sont aussi largement plébiscités.

    Lancement d'une campagne de sensibilisation sur le post-partum

    À l'occasion de la publication des résultats de l’enquête, le Laboratoire Gallia a lancé une campagne de sensibilisation, intitulée “Comment ça va, toi ?”, qui vise à alerter l’écosystème parental (l’entourage, les professionnels de santé, le gouvernement et les entreprises) à l’importance d’un meilleur accompagnement des parents durant le post-partum et à encourager les parents à en parler davantage autour d’eux.

    De plus, un mouvement, appelé “les Bienveilleuses”, sera partagé sur les réseaux sociaux, à destination des proches de jeunes parents. L’objectif est de sensibiliser ces derniers à apporter leur aide au travers d’une liste d'idées (apporter un plat maison, garder le bébé 1h, faire le ménage...), afin de faciliter le nouveau quotidien des parents.

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    JDF