Onco-thoracique

Tumeurs du thymus et du médiastin : nouvelle classification de l’OMS

La nouvelle classification 2021 des tumeurs du thymus et du médiastin de l’OMS permet de décrire des nouveautés anatomopathologiques.

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  • 16 Fév 2022
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    Les tumeurs du thymus et du médiastin sont des tumeurs rares pour lesquelles la dernière classification revue par l’OMS date de 2015.

    Cette actualisation 2021 de la classification, publiée dans le Journal of Thoracic Oncology, reprend diverses nouveautés concernant notamment les thymomes et carcinomes thymiques.

    Nouveautés concernant les thymomes

    Les thymomes sont classés en 5 sous-types histologiques : « Thymome A, AB, B1, B2, B3 ». Grâce à l’analyse du TCGA, la fréquence élevée de la mutation GTF2I (39%) a été démontrée depuis 2018 principalement dans les « thymomes de type A et AB ». De plus une analyse moléculaire non supervisée a montré une surexpression dans ces deux sous-types du micro RNA C19MC, ce qui les distingue du groupe des « carcinomes thymiques » ainsi que des « thymomes B ».

    Les gènes HRAS, TP53 et NRAS sont retrouvés mutés à une fréquence faible. Cependant aucune mutation driver n’a pu être mise en évidence. Par ailleurs si les thymomes ont une charge mutationnelle parmi les plus faibles des tumeurs de l’adulte, ils présentent une forte expression de PDL1, biomarqueur de réponse à l’immunothérapie. Cependant les toxicités associées à l’immunothérapie dans ces pathologies ne permettent pas aujourd’hui ce traitement en pratique courante.

    Nouveautés concernant les carcinomes thymiques

    Concernant les entités du groupe « carcinome thymique », le groupe contient désormais  des tumeurs de type : « carcinome thymique micronodulaire avec hyperplasie lymphoïde », « carcinome à cellules claires », et « carcinome thymique sébacé ». Une nouvelle nomenclature a été établies reposant sur l’expression en immunohistochimie (IHC), notamment l’expression d’un des marqueurs suivants CK20, CDX2, MUC2 qui classe la tumeur en « adénocarcinome NOS » (No Otherwise Specified).

    L’analyse du TCGA a retrouvé en biologie moléculaire une perte du chromosome 16q dans une grande majorité des carcinomes thymiques. Un autre mécanisme de développement tumoral découvert récemment est la survenue de multiples réarrangements consolidant à la formation de l’oncoprotéine de fusions-NUT. Mais aucune altération ciblable n’a été retrouvée à ce jour dans ces tumeurs. Le taux e PDL1 est de même relativement élevé dans ce sous-type de tumeur, avec une corrélation entre la bonne réponse à l’immunothérapie avec le taux de PDL1. Mais les évènements indésirables auto-immuns restent fréquents (20%).

    Des questions qui restent ouvertes

    Les questions qui restent ouvertes dans les tumeurs thymiques de type thymome et carcinomes thymiques sont leur étiologie, non clairement établie à ce jour. Les altération épigénétiques, les altérations des RNA non codant ainsi que les mécanismes métaboliques restent à être explorés. Il n’existe pas de biomarqueurs de réponse au traitement dans ces pathologies.

    Un premier challenge dans ces tumeurs est le manque de modèle de lignées cellulaires ainsi que de modèles précliniques pour explorer des thérapies ciblées. Le second challenge est d’évaluer le risque de développement d’effet indésirables à l’immunothérapie dans ces tumeurs qui ont une bonne réponse mais une forte toxicité sous ce type de traitement.

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    JDF