Pneumologie

BPCO : évaluation de la prise en charge des exacerbations

Une proposition d'un ensemble de critères de jugement pour évaluer la prise en charge des exacerbations de la BPCO au cours d'essais cliniques a été réalisée, à partir d’une approche impliquant les patients, en partant de l’idée que toutes les exacerbations ne sont pas identiques. D’après un entretien avec Arnaud BOURDIN.

  • 16 Déc 2021
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    Une étude, dont les résultats sont parus en octobre 2021 dans l’European Respiratory Journal, a fait le point sur la prise en charge des patients atteints de BPCO et ayant présenté des exacerbations. Une revue systématique et des entretiens auprès de patients ont été réalisés pour évaluer ls critères de jugement des exacerbations au cours des BPCO, les essais cliniques rapportant des résultats très hétérogènes. L’objectif des auteurs de ce travail était d’obtenir un consensus avec des critères de jugement homogènes et pertinents pour créer un instrument de mesure unique pour faciliter les futurs essais cliniques. Les participants, professionnels de santé, universitaires et patients, étaient répartis dans 88 pays, sur cinq continents.

    Toutes les exacerbations ne sont pas similaires

    Le professeur Arnaud BOURDIN, responsable du service de pneumologie du Centre Hospitalier Universitaire de Montpellier, rappelle que les exacerbations qui sont rapportées dans les différentes études sont prises en charge de trois manières principales : par antibiothérapie seule, par antibiothérapie et corticothérapie associées, par corticothérapie seule. Il précise que toutes les exacerbations ne sont pas similaires, qu’il existe des exacerbations non bactériennes très fréquentes, voire plus fréquentes que les autres. Il souligne que les antibiotiques seuls ne suffisent que très rarement et que la corticothérapie est le plus souvent nécessaire. Pour Arnaud BOURDIN, l’objectif poursuivi par les auteurs de ce travail n’est pas très clair, et peut faire penser à une volonté de distinguer certaines études pour favoriser des thérapies plutôt que d’autres.

    Des résultats non discriminants pour le généraliste et le patient

    Arnaud BOURDIN explique que ce travail est une vision intéressante de la prise en charge des exacerbations au cours de la BPCO mais qu’il n’est pas discriminant pour les médecins généralistes ou les patients, qui lorsqu’ils ont un recours inopiné au service des urgences, pourraient avoir des difficultés à recevoir l’explication que l’on fasse la part des choses en distinguant des éléments cliniques de mécanismes différents et en leur démontrant que c’est, pour eux, un bénéfice réel et non un objectif de développement de nouveaux médicaments, comme les biothérapies, par exemple. L’objectif des patients et des médecins de première ligne reste le soulagement efficace, sécurisé et le plus rapide possible.

    En conclusion, toutes les exacerbations de BPCO ne sont pas identiques et il est difficile de distinguer des critères de jugement homogènes pour favoriser une prise en charge médicamenteuse plutôt qu’une autre, de manière systématique.

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    JDF