Pneumologie

BPCO : un coût qui augmente avec la sévérité de la maladie et les exacerbations

Les coûts directs et indirects de la BPCO varient d’un sujet à l’autre. Son poids économique a été actualisé par une étude danoise : le coût des soins augmente avec la gravité de la maladie et est  multiplié par trois, surtout  en cas d’exacerbations fréquentes.

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  • 08 Avr 2021
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    Une étude  de cohorte danoise, dont les résultats sont parus en mars 2021 dans l’International Journal of Chronic Obstructiv Pulmonary Disease, a cherché à actualiser le coût de la maladie pulmonaire chronique obstructive. Les patients de plus de 40 ans avec un diagnostic de BPCO, issus du registre danois, ont été inclus, entre 2008 et 2016. Chacun d’entre eux a été apparié selon le sexe, l’âge et le statut domestique à un sujet non atteint de BPCO. Les patients porteurs de BPCO ont été classés en différents groupes en fonction de la gravité de leurs symptômes, de leur consommation de corticoïdes et de leur nombre d’exacerbations.  Au total, près de 50 000 sujets ont été inclus, avec un âge moyen de 69 ans et 52% des patients étaient des femmes. Les coûts ont été calculés au cours d’un suivi de 12 mois.

    Une pathologie très onéreuse, en vie réelle

    Le coût de la prise en charge des patients atteints de BPCO a été évalué en coût annuel, comprenant les coûts directements liés à la maladie et les coûts indirects (soins aux personnes âgées, prise en charge en maison de retraite en raison de la perte d’autonomie, etc…). Le poids économique représenté par les patients atteints de BPCO était trois fois plus élevé que celui des sujets non atteints, c'est-à-dire 29 000 euros par an pour les patients BPCO versus 10 000 euros par an pour les sujets non BPCO. De plus, le coût annuel augmentait significativement avec la gravité de la maladie et pouvait passer du simple au double en fonction du stade de sévérité des symptômes.

    Les exacerbations sont les plus coûteuses

    En analysant plus finement les résultats, et notamment les coûts directement liés à la maladie, les auteurs se sont aperçus, probablement sans surprise, que les exacerbations étaient à l’origine de la plus conséquente augmentation des dépenses. La gravité des exacerbations avait également un impact logique sur les dépenses de soins: une exacerbation modérée coûte moins de 1000 euros et une exacerbation sévère peut coûter jusqu’à 7000 euros, sur un suivi de 28 jours. Le coût de la simple visite aux urgences peut être multiplié par 7 en cas d’hospitalisation. La prévention des exacerbations sévères  et leur prise en charge la plus précoce possible peut donc avoir un effet considérable sur la baisse des dépenses de soins liées à la BPCO.

    En conclusion, la BPCO est un fardeau économique considérable et la prévention des exacerbations est primordiale pour limiter ces dépenses. La variabilté du coût d’un sujet à l’autre, en fonction de la gravité de la maladie doit également être prise en compte…

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    JDF