Pneumologie

BPCO : identifier en amont les traits traitables non pharmacologiquement

Les caractéristiques traitables justifiant une intervention non pharmacologique chez les patients atteints de BPCO lors d'une première consultation auprès d'un pneumologue sont d’une grande hétérogénéité plaidant pour une approche personnalisée. D’après un entretien avec Olivier LE ROUZIC.

  • 05 Nov 2020
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    Une étude hollandaise, dont les résultats ont été publiés en septembre 2020, dans l’European Respiratory Journal, a cherché à évaluer la prévalence des traits traitables non pharmacologiquement lors d’une première consultation chez le pneumologue, chez les patients atteints de BPCO. Neuf traits traitables, associés à la qualité de vie ont été identifiés et pris en compte. Au total, 402 patients, dont 50% de femmes avec un VEMS moyen de 55% ont été inclus. Parmi ces sujets, 44% étaient fumeurs actifs et 30% avaient des exacerbations fréquentes.

    Quid des traits traitables non pharmacologiquement

    Le docteur Olivier LE ROUZIC, pneumologue au Centre Hospitalier Universitaire de Lille, rappelle que plus le patient BPCO est sévère, plus sa qulaité de vie est mauvaise. Il relève que, dans cette étude, 80% des patients ont des traits traitables pouvant bénéficier d’une proposition thérapeutique non pharmacologique. Il s’agit du tabagisme actif, de la dyspnée d’effort, de l’identification d’un syndrome dépressif, du faible niveau d’activité phyisque, de la difficulté à s’auto-gérer, de la fréquence des exacerbations, de la sévérité de l’asthénie et du statut nutritionnel faible. En moyenne, quatre traits traitables indépendants, par patient, ont été associés à une altération de la qualité de vie (sauf le tabagisme actif).

    Vers une ultra-personnalisation de la prise en charge

    Olivier LE ROUZIC souligne que les traits traitables non pharmacologiquement étaient spécifiques à chaque patient. Il précise que cette nouvelle façon de montrer l’importance de l’évaluation globale des patients, sans se focaliser sur le VEMS, va vers une personnalisation de la prise en charge, puisqu’il existe des traitements non pharmacologiques spécifiques efficaces pour chaque trait traitable. Leur identification avant l’incrémentation des inhalateurs permet de traiter plus efficacement les patients atteints de BPCO. On ne traite pas  un déconditionnement, un syndrome dépressif ou une faiblesse musculaire par des traitements inhalés…

    En conclusion, la prise en charge personnalisée des caractéristiques influant sur la qualité de vie des patients BPCO par des mesures non pharmacologiques permet sans aucun doute de ralentir l’escalade thérapeutique médicamenteuse et d’améliorer significativement cette qualité de vie…

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    JDF