Pneumologie

CBNPC : effet de la nature du suivi après traitement curatif

Une revue systématique de la littérature a démontré l’effet de la nature du suivi après traitement à visée curative des cancers bronchiques non à petites cellules sur le pronostic. Une occasion de réfléchir aux pratiques. D’apprès un entretien avec Virginie WESTEEL.

  • 09 Sep 2021
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    Une étude, dont les résultats sont parus en juin 2021 dans le Journal of Thoracic Oncology, a fait le point sur le suivi des cancers bronchiques non à petites cellules ayant bénéficié d’un traitement curatif et l’effet de celui-ci sur la prise ne charge ultérieure. Il s’agit d’une revue systématique de la littérature avec méta-analyse d’études prospectives. Trois questions ont été posées : quel est l’effet du suivi sur la détection des récurrences ou de cancers secondaires ? Quel est l’effet du suivi sur le « re-traitement » à visée curative ? Quel est l’impact du suivi sur la survie ?

    Une meilleure détection de deuxième cancer ou de récidive après un traitement curatif

    Le Professeur Virginie WESTEEL, chef de service de pneumologie et oncologie thoracique au CHU de Besançon, et auteur d’un éditorial sur ce travail, précise que l’effet du suivi des CBNPC est une question importante car le niveau de preuve de l’efficacité de la surveillance clinique associée au scanner thoracique reste faible. La logique veut qu’une détection précoce d ’une récidive ou d’un deuxième cancer entraine un traitement précoce et influence favorablement la survie. Virginie WESTEEL explique que ce travail est difficile à analyser, malgré de gros efforts méthodologiques, car les modalités de surveillance sont très variables d’une étude à l’autre et qu’un biais important réside dans le fait que toutes les études incluses, sauf une, sont des études non randomisées. Le taux de détection de récidive ou de deuxième cancer reste très variable, puisqu’il va de 60à 100%, mais cela reste très significatif. Les études ont tenté de démontrer l’intérêt du scanner thoracique et du PET scan. La différence n’est pas apparue très significative.

    Une possibilité de « re-traitement » à visée curative

    Virginie WESTEEL explique que trois études, comportant au total 192 patients ont montré que ceux-ci seraient significativement plus « re-traités » avec une intention curative lorsque la récidive est diagnostiquée au cours des examens de suivi. Elle souligne que ce travail n’apporte pas d’information pour différencier la récidive et la survenu d’un deuxième cancer. Pour Virginie WESTELL, le suivi peut permettre d’augmenter le nombre de patients traités de manière curative pour une récidive mais qu’ik faut aller plus loin en précisant que le suivi n’a d’intérêt que s’il influence favorablement la survie globale. Plusieurs études incluses dans cette méta- analyse se sont penchées sur cette question mais toutes étaient assorties d’un biais et ne permettaient pas d’apporter une conclusion significative sur la survie globale. Virginie WESTEEL rappelle que les recommandations de suivi sont basées sur l’histoire de la maladie et l’évaluation clinique. Le scanner est réalisé tous les 6 mois pendant 2 ans puis tous les ans pendant 3 ans. Elle s’interroge sur l’intérêt d’une prise en charge plus globale avec un sevrage tabagique, une prise en compte des comorbidités, des aspects psychosociaux, de la réhabilitation…

     En conclusion, cette importante revue de la littérature apporte une occasion de réfléchir sur les pratiques et les modalités de suivi des patients traités de manière curative pour un CBNPC. Une prise en charge globale du patient ne permettrait -elle pas d’améliorer encore la survie ?

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    JDF