Pneumologie

Asthme et BPCO : une voie intéressante avec les cellules T régulatrices

La modulation des cellules T régulatrices pourrait représenter un intérêt thérapeutique potentiel dans les affections allergiques et inflammatoires chroniques, notamment l’asthme et la BPCO. Des essais cliniques seraient un premier pas intéressant. D’après un entretien avec Agnès HAMZAOUI.

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  • 12 Aoû 2021
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    Une mise au point, réalisée par les membres de la Société Européenne d’immuno-allergologie, parue en juin 2021 dans Allergy, a permis de mieux comprendre l’intérêt de l’utilisation des cellules T régulatrices en thérapeutique et leurs effets secondaires. Ce travail a élargi le champ de vision de leur utilisation en oncologie et au cours des rejets de greffe vers des maladies dysimmunitaires ou immunoallergiques, comme la BPCO et l’asthme. Cet article souligne la possibilité qu’ont les cellules T régulatrices d’apporter une solution curative pour des maladies, dont les patients atteints peuvent avoir des formes graves, jusque- là résistantes à un traitement curatif.

    Un concept à envisager pour traiter l’asthme et la BPCO

    Le professeur Agnès HAMZAOUI, chef de service en pneumologie à l’hôpital d’Ariana, rappelle qu’il existe des maladies chroniques pour lesquelles il n’existe pas de traitement curatif et qui provoquent des phénomènes inflammatoires marqués avec des reconstructions tissulaires. L’idée serait de faire marche arrière en utilisant des cellules T régulatrices qui bloqueraient ces phénomènes. Cette technique, déjà utilisée en oncologie et en greffe d’organe, fait l’objet d’essais clinques pour des maladies tels que le lupus ou le diabète de type 1. Agnès HAMZAOUI explique qu’il est licite d’envisager l’utilisation de cette technique dans le traitement de l’asthme et de la BPCO et que les recommandations émises par les auteurs de cet article doivent pousser à réaliser des essais cliniques en ce sens.

    Mieux comprendre le fonctionnement et connaitre les effets secondaires

    Agnès HAMZAOUI recommande de prendre connaissance de cet article dans le détail car ses auteurs expliquent clairement le fonctionnement des cellules T régulatrices en thérapeutiques et les différentes techniques utilisées. L’objectif est de cibler les gènes de la maladie et le tissu lui-même. En régulant localement les cellules T agiraient directement sur le tissu lésé. Elle précise qu’il existe évidemment des effets secondaires à cette prise en charge thérapeutique puisqu’il s’agit d’immunosuppression. Le risque d’infections et/ou d’exacerbations paradoxales de la maladie est donc à prendre en compte. Agnès HAMZAOUI souligne qu’il s’agit d’une technique assez « neuve » et donc pas encore bien maîtrisée. Elle précise que des études chez l’animal sont en préparation.

    En conclusion, l’utilisation des cellules T régulatrices est certainement une voie intéressante dans le traitement de l’asthme et de la BPCO. Des essais cliniques devraient être mis en route pour avancer sur cette piste.

     

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    JDF