Pneumologie

E-cigarette : pas vraiment de preuve de sa culpabilité sur le risque de maladies respiratoires

La cigarette électronique et le risque de maladies respiratoires, chez l'adulte entre 2013 et 2018 aux USA , sont associés mais aucun lien n’a été prouvé même si cette pratique n'est pas anodine. D’après un entretien avec Anne-Marie RUPPERT.

  • 31 Déc 2020
  • A A

    Une étude américaine, dont les résultats sont parus en novembre 2020 dans le JAMA Network Open, a cherché à étbalir un lien entre l’utilisation de la cigarette électronique et l’appatirion de maladies repsiratoires comme l’emphysème, la BPCO ou l’asthme, chez l’adulte. Au total, une importante cohorte comportant 21000 participants a été observée sur plusieurs  périodes distinctes, entre 2013 et 2018. Parmi ces sujets, 5000 étaient d’anciens vapoteurs et 2300 étaient des vapoteurs actifs. Au sein de ces groupes de patients, de nombreux sujets étaient d’anciens fumeurs, tabagiques depuis plus de 20 années.

    La durée du tabagisme n’est pas prise en compte

    Le docteur Anne-Marie RUPPERT, pneumologue et tabacologue à l’hôpital Tenon à Paris, évoque les limites de cette étude. En effet, même si plus d’emphysèmes, de BPCO et d’asthmes ont été observés chez les consommateurs de cigarette électronique et qu’un ajustement par rapport au tabagisme a été réalisé, celui-ci a été fait en fonction du nombre de paquets-années. Or, Anne-Marie RUPPERT rappelle qu’en matière de risque lié au tabagisme, la durée de consommation est plus importante que la quantité, ce que cette étude ne prend pas en compte. Les auteurs ont conclu que, comme le risque de BPCO et d’emphysème persistait malgré l’ajustement au nombre de paquets-années,alors ce risque est attribué à la cigarette électronique. Anne-Marie RUPPERT n’incrimine pas forcément la e-cigarette puisque l’on sait que, parmi les anciens fumeurs, c’est la durée du tabagimse sous-jacent qui prime.

    Plutôt une association statistique qu’un véritable lien

    Anne-Marie RUPPERT ajoute que les périodes examinées sont trop proches, et qu’un emphysème ne peut pas s’installer en si peu de temps. L’augmentation du nombre de BPCO observée en 2018 correspond davantage à une association chez des anciens fumeurs qu’à une responsabilité exclusive du vapotage. Elle rappelle que les vapoteurs sont rarement des non fumeurs et que c’est une erreur de ne pas avoir pris en compte la durée du tabagisme actif, ce qui en fait un facteur confondant majeur,  qui ne permet pas d’incriminer la e-cigarette. Les résultats obtenus sont une asosciation statistique mais en aucun cas la preuve d’un lien entre la cigarette électronique et l’apparition de maladies respiratoires chez l’adulte.

    En conclusion, cette étude montre une association entre les maladies respiratoires et la e-cigarette mais ne permet pas de relier ces maladies à cette consommation. Si la cigarette électronique n’est pas anodine, d’autres études, plus précises, sont nécessaires avant de l’incriminer de tout…

    Pour laisser un commentaire, Connectez-vous par ici.
    

    JDF