Pneumologie

Tabagisme : une vraie stratégie à définir pour identifier les fumeurs à risque de BPCO

L’identification des fumeurs qui sont à risque de développer une BPCO reste difficile et les critères utilisés ne permettent pas de conduire à une sanction thérapeutique. D’après un entretien avec Olivier Le Rouzic.

  • 19 Déc 2019
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    Un éditorial, paru en octobre 2019, dans l’European Respiratory Journal, a repris les résultats d’une étude qui cherchait à identifier les fumeurs qui ne présentent pas de trouble ventilatoire obstructif à la spirométrie mais qui vont développer une BPCO. Au total, 849 patients issus de la cohorte SPIROMIX ont bénéficié d’un scanner thoracique à la suite duquel le rapport volume résiduel en expiration sur capacité totale en inspiration ( VRexp/CTins) a été calculé.

    Un outil difficilement applicable en pratique

    Le docteur Olivier Le Rouzic, pneumologue au Centre Hospitalier Régional de Lille, explique que les sujets ayant un rapport VRexp/CTins élevé avaient une atteinte des petites voies aériennes, avec un piégeage de l’air. Ces sujets présentent un déclin de leur fonction respiratoire plus important avec une évolution probable vers une BPCO. La capacité d’exercice de ces sujets était également inférieure. Olivier Le Rouzic souligne qu’il s’agit d’un bon outil pour repérer les patients à risque  mais difficilement applicable en pratique, d’autant plus qu’il est nécessaire de tenir compte du rapport bénéfice-risque du scanner.

    Comment définir une stratégie en pratique courante ?

    Olivier Le Rouzic pose la question de savoir comment évaluer le risque de BPCO des patients fumeurs. Il précise qu’il est possible de la faire en pratique courante par la réalisation d’une pléthysmographie. Une démarche autre que les EFR pourrait être réalisée lors du dépistage du cancer du poumon par scanner, en ajoutant des coupes en expiration pour obtenir le rapport VRexp/CTins. Une vraie stratégie serait donc à définir : que faire des patients symptomatiques mais qui ont des critères de dépistage normaux et inversement des patients asymptomatiques avec des critères anormaux ? Il n’y a pas à ce jour, de réponse précise à cette question.

    En conclusion, ces résultats n’aboutissent pas à une sanction thérapeutique chez les fumeurs à risque et les recommandations habituelles de prévention que sont le sevrage tabagique, l’activité physique et le maintien d’un bon état nutritionnel gardent toute leur place.

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    JDF