Onco-Thoracique
CBNPC réarrangés ALK : les résultats de l’étude ALTA-3
Les résultats de l’étude ALT-3 montrent que le brigatinib présente des résultats d’efficacité équivalents à l’alectinib chez les patients atteints d’un Cancer Bronchique Non à Petites Cellules réarrangé ALK, en progression sous crizotinib.
- sittithat tangwitthayaphum/iStock
Les réarrangements de ALK sont retrouvés dans 3 % à 8 % des patients atteints d’un Cancer Bronchique Non à Petites Cellules (CBNPC). Le crizotinib a été le premier inhibiteur de tyrosine kinase (TKI) anti-ALK développé et indiqué dans cette pathologie. Cependant, la majorité des patients a une progression sous crizotinib en lien avec une résistance à cette molécule. Les progressions intra-cérébrales de la pathologie sont fréquentes.
Des TKI de nouvelle génération comme l’alectinib et le brigatinib ont ainsi été développés. Dans les essais versus crizotinib, l’alectinib montrait une PFS de 10,9 mois versus 8,1 mois (essai ALEX), et le brigatinib une PFS de 16,8 mois versus 14,7 mois (essai ALTA-1L).
Premier essai à comparer directement le brigatinib et l’alectinib
L’essai ALTA-3 est un essai ouvert, de phase III, comparant l’efficacité et la tolérance du brigatinib versus l’alectinib, chez les patients atteints d’un Cancer Bronchique Non à Petites Cellules (CBNPC) réarrangé ALK en progression après crizotinib.
Cet essai est important car il compare les 2 molécules de nouvelles générations qui ont prouvé leur efficacité versus crizotinib, mais qui n’avaient jamais été comparées directement entre elles.
Le brigatinib n’est pas supérieur à l’alectinib en terme de PFS
Au total, 248 patients ont été randomisés 1:1 dans le bras soit brigatinib 180 mg par jour la 1ère semaine puis 90 mg par jour dans les suites, soit dans le bras alectinib 600 mg deux fois par jour. Le critère de jugement principal était la supériorité du brigatinib versus l’alectinib en terme de PFS. La durée médiane de traitement était de La PFS médiane sous alectinib était de 19,2 mois versus 19,3 mois sous brigatinib (HR=0,97 [IC95 % : 0,66-1,42], p = 0,8672). L’essai a été considéré comme futile, c’est-à-dire avec des résultats non significatifs et ne permettant pas de mettre en évidence une supériorité du brigatinib.
Les données de survie globale étaient encore immatures. Le taux de survie globale à 12 mois était estimé à 89 % [IC95 % : 81 % - 93 %] pour le brigatinib versus 96 % [IC95 % : 90 % - 98 %] pour l’alectinib.
Concernant la tolérance, plus de 30 % des évènements indésirables étaient liés à une élévation des CPK, et une élévation des enzymes hépatiques dans les 2 bras. Des évènements indésirables de grade 3-4 étaient retrouvés dans 44 % versus 18 % des patients traités respectivement par brigatinib et alectinib. Aucun décès lié aux traitements n‘ a été rapporté.
En conclusion, il n’est pas possible de dire aujourd’hui qui de l’alectinib ou du brigatinib est supérieur en terme d’efficacité. Peut-être que les données de survie globale nous apporteront des éléments supplémentaires de comparaison. Cependant, un résultat important en clinique est que l’alectinib comme le brigatinib permettent de prolonger la survie sans progression des patients de 19 mois environ, sans toxicité grade 5 lié au traitement. Ces 2 molécules restent des molécules avec un apport en clinique indéniable pour les patients atteints d’un CBNPC réarrangé ALK.











