Pneumologie

La protéinose alvéolaire auto-immune maîtrisée par les aérosols de GM-CSF

Le GM-CSF recombinant inhalé représente un traitement important pour la protéinose alvéolaire pulmonaire auto-immune car il permet la maîtrise de la maladie. Le bénéfice du schéma thérapeutique proposé et évalué  par cette étude n’est pas discutable. D’après un entretien avec Stéphane JOUNEAU.

  • 08 Fév 2024
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    Une étude italienne, dont les résultats sont parus en janvier 2024, dans l’European Respiratory Journal,  a cherché à évaluer l’efficacité du GM-CSF par voie inhalée, le sargramostim, chez les patients atteints de protéinose alvéolaire pulmonaire auto-immune. Pour cela, les auteurs, ont inclus 18 patients atteints de protéinose alvéolaire auto- immune. Ils ont tous bénéficié d’un grand lavage pulmonaire thérapeutique puis ont été randomisés. Un groupe a reçu du GM-CSF par voie inhalée et un second groupe n’en a pas bénéficié.  Le protocole de GM-CSF inhalé comporté 250 microgrammes pat jour pendant 7 jours puis une semaine sur deux pendant 12 semaines  puis de J1 à J3 tous les 14 jours pendant 6 mois. Tous les patients ont été suivis pendant 30 mois. Les critères d’évaluation compotaient les gaz du sang artériels, la fonction pulmonaire, la tomodensitométrie, l’état de santé général, les biomarqueurs et les évènement indésirables. Les patients n’ayant pas reçu de GM-CSF qui s’aggravaient pouvaient bénéficier d’un protocole de secours.

     

    Un beau travail avec de grands résultats

    Le professeur Stéphane JOUNEAU, chef du service de pneumologie du Centre Hospitalier Universitaire de Rennes, explique que les lignes sont en train de bouger avec les aérosols de GM-CSF et qu’il’ s’agit d’une très belle étude randomisée, avec un design de grande qualité. Les résultats sont éloquents : les patients n’ayant pas reçu de GM-CSF après un grand lavage pulmonaire thérapeutique ont présenté des rechutes et nécessité de nouveaux grands lavages pulmonaires. Parmi les patients ayant reçu le GM-CSF, un seul a eu besoin d’un grand lavage pulmonaire, après 18 mois. Tous les autres n’en ont pas nécessité, jusqu’à au moins 30 mois. Stéphane JOUNEAU précise que, ces résultats positifs étaient suspectés auparavant, sans être prouvés et que cette étude apporte les preuves attendues. Il rappelle l’étude IMPALA1, qui avait des résultats positifs avec le molgramostim, mais pas au décours d’un grand lavage pulmonaire. Il souligne également que le sargramositm est utilisable en France en utilisation temporaire.

     

    Un schéma thérapeutique très clair

    Stéphane JOUNEAU explique que le protocole élaboré par les auteurs italiens a pour mérite de limiter les coûts, compte-tenu du prix élevé du produit. Les doses initiales ne sont pas importantes et le protocole prévoit, de surcroît, une décroissance progressive. Malgré cela, ce protocole s’est avéré très efficace. Stéphane JOUNEAU émet la simple réserve du manque de recul, sachant que 17 à 25% des patients s’améliorent spontanément, notamment lorsque les poussées s’espacent et que les patients arrêtent de fumer. Il suggère donc que les patients très sévères doivent bénéficier d’un grand lavage thérapeutique suivi d’un protocole de traitement par GM-CSF inhalé, selon ce schéma thérapeutique qu’il estime très clair et efficace, ce qui permettrait de maitriser la maladie.

     

    En conclusion, il n’y a pas de discussion possible sur le bénéfice du GM-CSF inhalé en complément de traitement de la protéinose alvéolaire pulmonaire auto-immune, et les résultats de l’étude IMPALA2, pour les patients dont le DLCO est inférieur à 70% sont très attendus…

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    JDF