Pneumologie

Valves endo-bronchiques : envisageables pour les patients plus sévères

Les valves endo-bronchiques peuvent représenter une prise en charge possible pour les patients au VEMS très altéré. Toutefois, ces résultats  ne permettent pas d’extrapoler à tous les patients, la population traitée ayant été précisément sélectionnée. D’après un entretien avec Olivier LE ROUZIC.

  • 07 Sep 2023
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    Une étude, dont les résultats sont parus en août 2023, dans l’European Respiratory Journal Open Research, a cherché à évaluer si l’efficacité et la sécurité des valves endo-bronchiques était comparable chez les sujets ayan un VEMS très altéré (inférieur à 20%) que chez les sujets ayant un VEMS moyen (entre 20et 40%). Il s’agit d’une étude issue du registre allemand. Au total, près de 300 patients ont été inclus dont 33 qui avaient un VEMS inférieur à 20%. Les auteurs ont donc formé deux groupes de patients : un groupe dont le VEMS initial  était compris entre 21et 40% (265 sujets) et un groupe dont le VEMS initial était inférieur à 20% (33 sujets). Ils  ont ensuite  évalué la fonction pulmonaire, la capacité d’entraînement avec le test de marche de 6 minutes, la qualité de vie, le test d’évaluation de la BPCO , le questionnaire respiratoire de Saint-George et les évènements indésirables chez tous les patients au départ, à 3 mois et à 6 mois. Les résultats des deux groupes de patients ont ensuite été comparés.

     

     

    Les valves endo-bronchiques envisageables chez les patients au VEMS très bas

     

    Le docteur Olivier LE ROUZIC, pneumologue  dans le service de pneumologie et immuno-allergologie du Centre Hospitalier Universitaire de Lille, explique que les auteurs de ce travail ont posé la question de l’éligibilité à la pose de valves endo-bronchiques chez les sujets ayant un VEMS très bas (inférieur à 20%), de leur efficacité en matière de distension thoracique et de traitement de la dyspnée et de leur sécurité. Il rappelle, qu’en France, les indications des valves endo-bronchiques sont toujours discutées par des équipes multidisciplinaires entraînées. Il précise que les résultats de ce travail montrent qu’il est possible d’envisager les valves endo-bronchiques chez les sujets au VEMS très altéré puisque l’efficacité est la même tant sur le plan fonctionnel, que sur la capacité d’exercice ou encore sur la qualité de vie. Olivier LE ROUZIC  souligne que ces résultats sont valables pour les sujets ayant arrêté de fumer, déjà traités, distendus et dyspnéiques et sans fragilité majeure. En terme de sécurité, aucune différence n’a été observée entre les deux groupes.

     

     

    Une population sélectionnée qui  ne permet pas d’extrapoler

     

    Olivier LE ROUZIC explique que l’effectif de patients avec un VEMS très altéré, traité par valves endo-bronchiques est très faible et cela suggère que cela représente une prise en charge thérapeutique d’exception. Ces patients seraient moins traités soit par non éligibilité soit par frilosité des praticiens. Il relève que ce travail ne fournit pas de données sur les patients exclus mais que les données de base épidémiologiques ont montré que les patients inclus avec un VEMS bas étaient plus jeunes de 50 ans et avaient un BMI plus faible. Ils ont donc été sélectionnés sur des critères différents, ce qui ne permet pas d’extrapoler ni de généraliser ces résultats. Olivier LE ROUZIC pose la question de savoir quels patents auraient pu être éligibles mais n’ont pas été inclus.  Les auteurs ont-ils exclus les plus âgés ? Ont-ils inclus une population différente, plus sévère d’emblée donc plus jeune ? Cette étude ne le dit pas.

     

     

    En conclusion, la pose de valves endo-bronchiques est possible chez les sujets ayant un VEMS inférieur à 20% mais des précautions supplémentaires qui ne sont pas encore définies sont à prendre. Des travaux sont encore nécessaires pour préciser l’éligibilité des sujets à cette technique pour une prise en charge sûre et efficace.

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    JDF