Pneumologie

Valeur prédictive de la perte de poids pour le diagnostic des cancers pulmonaires

 Le suivi du poids des patients serait un moyen de diagnostiquer plus tôt les cancers pulmonaires mais ce critère n’a des valeur prédictive que lorsqu’il est associé à d’autres manifestations cliniques, critères de modes de vie ou marqueurs. L’association de la perte de poids à des facteurs de risque de cancer bronchique doit pousser à réaliser des investigations complémentaires.

  • 29 Jun 2023
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    Une étude dont les résultats sont parus en mai 2023 dans le JAMA Network Open, a cherché à quantifier la valeur prédictive de la perte de poids pour le diagnostic du cancer pulmonaire, en fonction de l’âge, du sexe, du tabagisme et des caractéristiques cliniques. Il s’agit d’une étude de précision diagnostique. Ce travail, réalisé au Royaume-Uni, a utilisé la base de données du registre national du cancer. Au total, 63 973 sujets de plus de 18 ans ont été inclus entre 2000 et 2012. Ces sujets ont été inclus en fonction d’un critère de perte de poids et le diagnostic de cancer dans les 6 mois qui ont suivi cette perte de poids a été comptabilisé. Les caractéristiques cliniques des patients ont également été évaluées. Les auteurs ont réalisé des rapport de vraisemblance positifs et négatifs et mesuré les valeurs prédictives positives.

     

    Une étude de précision diagnostique

     

    Ls résultats de cette étude ont montré que sur l’ensemble des patients inclus, 908 sujets ont eu un diagnostic de cancer dans les 6 mois suivant la date de référence de la perte de poids et la majorité d’entre eux avait plus de 50 ans. La valeur prédictive positive de la perte de poids était significative chez les hommes de plus de 50 ans, surtout lorsqu’ils étaient fumeurs. Ces résultats ne sont pas retrouvés chez les femmes. Les critères cliniques les plus souvent associés à un cancer chez l’homme étaient la douleur thoracique non d’origine cardiaque et la perception de masse abdominale. Chez la femme, ces critères clinques étaient les rachialgies et la présence d’un ictère. Les résultats des bilans biologiques pouvaient se trouver anormaux en cas de cancer (hypoalbuminémie, thrombocytose, anomalies de la calcémie, des leucocytes et augmentation de la CRP). Toutefois, les bilans biologiques normaux ne permettaient pas d’exclure un diagnostic de cancer.

     

    Une valeur prédictive positive si elle est associée à d’autres signes

     

    Les patients se présentant avec une perte de poids isolée ont un risque de présenter un cancer inférieur à 2% . Pour que le critère de la perte de poids soit significatif, il doit être associé à des facteurs de risque tels que le sexe masculin , l’âge supérieur à 50 ans et la présence de signes cliniques caractéristiques. Le risque de cancer est alors significativement élevé et justifie des investigations complémentaires. La valeur prédictive positive de la perte de poids chez l’homme de plus de 50 ans et fumeur étant supérieure à 3%, l’association de ces trois critères doit pousser à des examens complémentaires urgent pour ces patients, le risque de présenter un cancer pulmonaire étant suffisamment fréquent.

     

    En conclusion, la perte de poids inexpliquée doit faire évoquer la présence d’un cancer et provoquer des investigations lorsqu’elle est associée à des facteurs de risque tels que le sexe masculin, l’âge ou encore le tabagisme. Une perte de poids isolée n’a pas de valeur prédictive positive en dehors de signes cliniques caractéristiques ou de facteurs de risques.

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    JDF