Médecine générale

Toxi-infections alimentaires collectives : hausse relative des cas en France

Selon les derniers chiffres de Santé Publique France, le nombre de Toxi-infections alimentaires collectives (TIAC) notifiées est en augmentation en France. Une augmentation somme toute relative compte tenu des chiffres bas de l'année précédente dans le contexte de la pandémie.

  • comzeal/istock
  • 09 Jun 2023
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    Santé Publique France vient de publier les données annuelles de surveillance des TIAC (Toxi-infections alimentaires collectives) en France sur l'année 2021. Elles sont en augmentation par rapport aux chiffres de 2020, année marquée par une baisse remarquable en raison de la pandémie.

    On fait le point sur les chiffres et l'occasion nous est donnée d'un rappel sur les différentes symptomatologies afin de cibler au mieux l'agent pathogène impliqué, qui reste bien souvent inconnu.

    Salmonella reste l'agent pathogène le plus souvent confirmé

    En 2021,1309 toxi-infections alimentaires ont été déclarées en France, affectant 11 056 personnes dont 5% ont dû se présenter à l'hôpital et 16 en sont décédées. Une augmentation par rapport à l'année précédente où à peine plus de 1000 TIAC avaient été déclarées touchant 6800 personnes. Une augmentation qui ne se veut pas alarmante lorsqu'elle est remise dans le contexte comme explique Santé Publique France.

    « Le nombre de TIAC notifiées est en augmentation par rapport à 2020, année fortement impactée par la pandémie de COVID-19, mais qui reste en dessous des données de 2018 et 2019 ». L'agent pathogène le plus fréquemment confirmé sur le plan microbiologique était Salmonella pour 44% des TIAC avec agent confirmé, un chiffre stable par rapport aux années précédentes. A noter que pour près d'une TIAC sur 5 (19%), aucun agent pathogène n'est retrouvé sur le plan microbiologique ni même suspecté sur la base d'éléments cliniques ou épidémiologiques. Un chiffre en légère hausse par rapport à 2020 (18%) et 2019 (16%).

    A chaque germe sa symptomatologie

    La publication de ces données est l'occasion d'un rappel sur les différentes symptomatologies en fonction des agents pathogènes responsables. Leur bonne connaissance permet la prescription d'examens microbiologiques adaptés (coprocultures le plus souvent en précisant bien les germes recherchés en fonction du tableau clinique et du contexte).

    Le syndrome cholériforme se présente sous forme de diarrhées aqueuses et de vomissements abondants, sans fièvre. Il est le plus souvent causé par Staphyloccus aureus, Bacillus cereus ou encore Clostridium perfringens.

    Le syndrome dysentérique associant diarrhées glairo-sanglantes et fièvre est le plus souvent provoqué par Shigella dysenteria.

    Et devant un tableau de gastro-entérite aiguë classique (diarrhées + vomissements + possible fièvre), on évoquera plutôt les germes Salmonella non typhi, Campylobacter jejuni, Yersina enterocolitica ou encore E. coli entéropathogène.

    Enfin plus rare mais à ne pas louper compte tenu de sa gravité, le syndrome botulinique peut associer signes digestifs et atteinte neurologique débutant le plus souvent par des troubles de la vision.

    Des TIAC à déclaration obligatoire

    Pour mémoire, les TIAC sont à déclaration obligatoire pour permettre notamment une enquête épidémiologique.

    En 2021, près de 400 déclarations de TIAC survenues en restauration collective ou commerciales « ont donné lieu à des mesures correctives (information/formation du personnel, désinfection d’établissement, demande de travaux, fermeture d’établissement et saisies de denrées) » précise SPF.

     

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    JDF