Cardiologie
HTA par hyperaldostéronisme 1aire : un nouveau scan pour détecter les microadénomes
Une nouvelle technique de TEP couplée à la tomodensitométrie avec un nouveau marqueur permettrait de détecter plus facilement les microadénomes qui produisent l'aldostérone.
- Casanowe/iStock
Les petits adénomes sécrétant de l'aldostérone sont de plus en plus reconnus comme une cause d'hypertension primitive, même lorsque la kaliémie est normale, mais ils sont difficile à identifier avec les techniques actuelles et ne peuvent donc pas être opérés.
Des médecins de l'université Queen Mary de Londres, de l'hôpital Barts et de l'hôpital universitaire de Cambridge ont mené des recherches en utilisant un nouveau type de tomodensitométrie couplée à une TEP ([11C]metomidate positron emission tomography computed tomography) pour détecter de minuscules nodules dans les glandes surrénales dans la perspective de les supprimer. Ces adénomes sont découverts chez 1 personne sur 20 souffrant d'hypertension artérielle.
Publiée ce 16 janvier dans la revue Nature Medicine, l'étude de cette équipe de recherche résout un problème vieux de 60 ans sur la façon de détecter les nodules producteurs d'hormones sans nécessiter d’analyse avec un cathétérisme, un examen compliqué qui n'est disponible que dans une poignée d'hôpitaux et qui échoue souvent. Leurs recherches ont également révélé que, lorsqu'il est combiné avec un test urinaire, ce CT-Scan serait capable de détecter les groupes de patients qui arrêtent tous leurs médicaments contre l'hypertension après le traitement.
L'aldostérone, souvent à l'origine de l'hypertension artérielle
Pour cette étude, 128 personnes ont été évaluées par TEP scan avex ce marqueur après que les médecins ont découvert que leur hypertension artérielle était causée par l'aldostérone. L'analyse a révélé que chez les deux tiers des patients présentant une sécrétion élevée d'aldostérone, l'hormone provenait d'un nodule dans une des glandes surrénales et que ce nodule pouvait être retiré en toute sécurité.
Chez la plupart des personnes souffrant de pression artérielle élevée, la cause est inconnue et elle nécessite un traitement médicamenteux à vie. Des recherches antérieures menées par le groupe de l'université Queen Mary ont découvert que chez 5 à 10% des personnes souffrant d'hypertension, la cause est une mutation génétique dans les glandes surrénales, qui entraîne une production excessive de l'hormone stéroïde aldostérone.
L'aldostérone est le plus puissant minéralocorticoïde surrénalien. Cette hormone provoque la rétention de sel dans le corps et fait monter la tension artérielle. Les patients qui ont des niveaux excessifs d'aldostérone dans le sang sont résistants au traitement médicamenteux usuel de l'hypertension et ont un risque accru d'infarctus du myocarde et d'accidents vasculaires cérébraux.
99% des adénomes ne sont jamais diagnostiqués
Cette nouvelle technique est basée sur une TEP couplée à un scanner avec une dose à action brève de metomidate, un colorant radioactif qui se fixe uniquement sur l'adénome producteur d'aldostérone. Elle est aussi précise que le traditionnel test par cathéter, mais plus rapide, indolore et plus facile à réaliser techniquement avec succès chez chaque patient. Jusqu'à présent, le test par cathétérisme était incapable de prédire quels patients seraient complètement guéris de l'hypertension par l'ablation chirurgicale de l'adénome.
Le professeur Morris Brown, co-auteur principal de l'étude et professeur d'hypertension à l'université Queen Mary de Londres, a déclaré dans un communiqué : "Ces adénomes producteurs d'aldostérone sont très petits et passent facilement inaperçus lors d'un scanner régulier. Lorsqu'ils flashent pendant quelques minutes après notre injection, ils se révèlent être la cause évidente de l'hypertension, qui peut souvent être guérie. Jusqu'à présent, 99% ne sont jamais diagnostiqués en raison de la difficulté et de l'indisponibilité des tests. Espérons que cela soit sur le point de changer."











