Onco-sein

Cancer du sein métastatique HER2 + : le trastuzumab déruxtécan améliore le traitement par anticorps conjugués

Pour les patientes atteintes d'un cancer du sein métastatique surexprimant HER2 en 2e ligne de traitement, le trastuzumab déruxtécan permet d'améliorer la survie sans progression par rapport au trastuzumab emtansine.

  • Svisio/istock
  • 17 Octobre 2021
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    Pour les patientes ayant un cancer du sein métastatique sur-exprimant la protéine HER2, en cas de progression après une association de chimiothérapie par taxanes, trastuzumab et pertuzumab, le traitement standard recommandé reposait sur l'anticorps conjugué trastuzumab emtansine (T-DM1). Le trastuzumab déruxtécan (T-DXd) a déjà montré d'excellents résultats en terme de taux de réponse et de survie sans progression en 3e ligne après T-DM1.

    Dans l'étude de phase III DESTINY-Breast03 présentée en septembre l’ESMO 2021, Cortés et al ont montré une amélioration significative de la survie sans progression avec l'utilisation du T-DXd comparé au T-DM1.

    Une différence de survie sans progression majeure

    Dans cette étude, 524 patientes sont randomisées entre le T-DXd à 5.4 mg/kg et le T-DM1 à 3.6 mg/kg, toutes les trois semaines. Après un suivi médian de 16 mois, le T-DXd se révèle supérieur en survie sans progression par rapport au T-DM1 (médiane de survie sans progression non atteinte avec le T-DXd versus 6,4 mois avec le T-DM1, HR = 0,2840; p = 7,8 × 10−22). Le bénéfice est observé dans tous les sous-groupes.

    Le taux de réponse objective est également supérieur pour le T-DXd (79,1% versus 34,2%, p<0,0001). Il existe une tendance à une amélioration de la survie globale mais les résultats ne sont pas matures (survie estimée à 12 mois à 94,1% versus 85,9%, HR = 0,56; p = 0,007172).

    Moins de pneumopathies que prévu

    La principale toxicité limitante spécifique au T-DXd est la survenue de pneumopathie interstitielle, ce qui est observée chez 10,5% des patientes, dont 9,7% de grade I ou II.

    Une insuffisance cardiaque gauche, systématiquement de grade I ou II, a été observée chez 2,7% des patients sous T-DXd et 0,4% des patients sous T-DM1. À noter que les études antérieures avaient retrouvé un taux de pneumopathie interstitielle de grade élevé plus important, entre 2 et 3, ce qui témoigne d’un apprentissage de la gestion de cet effet secondaire.

    La nouvelle référence contre HER2

    Au vu de ces résultats prometteurs, sous réserve des résultats de survie globale définitifs, le T-DXd apparaît comme le nouveau traitement de référence en 2e ligne dans le cancer du sein métastatique sur-exprimant HER2. On attend avec impatience une comparaison avec l'association de taxanes, trastuzumab et pertuzumab en première ligne.

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