Onco-sein

Cancer du sein métastatique HER2+ : une place pour le trastuzumab haute dose ?

Pour les patients avec des métastases cérébrales en lien avec un cancer du sein métastatique surexprimant HER2, un bénéfice pourrait être apporté par l'intensification de la dose de trastuzumab en association avec le pertuzumab.

  • Rasi Bhadramani/istock
  • 27 Mai 2021
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    Les anticorps anti-HER2 représentent un des piliers du traitement du cancer du sein surexprimant cette protéine. Dans cette maladie, il est courant d'observer une progression au niveau cérébral alors que le reste de la maladie est contrôlée. Le trastuzumab a montré une diffusion au niveau des lésions intracérébrales avec une relation dose dépendante dans des modèles précliniques.

    Dans l’étude de phase II PATRICIA publiée dans Journal of Clinical Oncology, Dr Lin et al ont montré des taux de réponse objective et d'amélioration clinique intéressant avec l’association trastuzumab à haute dose et pertuzumab.

    Un bénéfice clinique important

    Dans cette étude, 39 patients ont été inclus. Ils devaient avoir une progression au niveau des métastases cérébrales. Ils devaient également continuer le traitement systémique qu'ils recevaient au moment de la progression. Le pertuzumab était donné à dose standard mais le trastuzumab était administré à la dose de 6 mg/kg toutes les semaines par voie intraveineuse (soit 3 fois la dose habituelle).

    Sur les 37 patients évaluables, 4 (11%) sont en réponse partielle avec une médiane de réponse de 4,6 mois et 25 (68%) ont un bénéfice clinique d'une durée médiane de 6,6 mois. Deux patients sont toujours avec une maladie stable à plus de 2 ans du début du traitement. À noter que 86 % des patients avaient déjà reçu du trastuzumab antérieurement.

    Pas de majoration des effets secondaires

    Le profil de tolérance n'a pas mis en évidence de signaux inquiétants. Les effets secondaires les plus fréquents étaient ceux déjà connus : diarrhées (41 %), asthénie (28 %) et nausées (23 %).

    Un seul patient a présenté une dysfonction ventriculaire gauche de grade III ou IV. Il n'y a pas eu de décès en lien avec le traitement.

    Une piste à explorer

    Bien que le taux de réponse objective reste modeste, le taux de bénéfice clinique mérite d'autres études sur le sujet. Les données présentées ici restent difficilement généralisables devant l'absence de randomisation et la grande variabilité de traitement anticancéreux associé au blocage anti-HER2.

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