Diabétologie

Diabète de type 1 : anti-TNF et préservation de la fonction ß-pancréatique

Un immunomodulateur anti-TNF, pourrait être un option thérapeutique complémentaire interessante pour limiter la destruction du pancréas des patients diabétiques de type 1.

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  • 18 Décembre 2020
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    Le diabète de type 1 reste aujourd’hui une maladie incurable, avec une destruction progressive et complète des cellules ß-pancréatiques. Le golimumab est un anticorps anti tumor necrosis factor (TNF), actuellement utilisé dans la polyarthrite rhumatoïde et d’autres maladies auto-immunes.

    Une étude multicentrique randomisée contre placebo, dirigée par l’université de Buffalo aux Etats-Unis, montre qu’un traitement par un anti-TNF, le golimumab, ralentirait la diminution de la fonction ß-pancréatique chez des patients jeunes nouvellement diagnostiqués diabétique de type 1. Ainsi, après un an de traitement, la sécrétion de peptide-C après stimulation est plus importante dans le groupe golimumab, avec une aire sous la courbe de 0,64 pmol/mL vs 0,43 pmol/mL dans les groupes golimumab et placebo respectivement (p < 0,001).
     

    Ralentissement de la diminution de la sécrétion d’insuline

    Sur 84 patients inclus, 56 ont reçu du golimumab et 28 un placebo. L’insulinothérapie était adaptée pour obtenir une HbA1c < 7,5% chez les moins de 18 ans et < 7% chez les plus de 18 ans. Après un an, il n’y avait pas de différence significative d’HbA1c entre les deux groupes (7,3 et 7,6% dans les groupes golimumab et placebo), mais la dose d’insuline quotidienne était plus faible dans le groupe golimumab : 0,51 vs 0,69 u/kg/j dans le groupe contrôle (p = 0,001). En revanche, cette réduction des doses d’insuline n’était pas associée à une diminution du nombre d’hypoglycémies, qu’elles soient définies par un seuil à 0,70 g/L; 0,54 g/L; ou par l’intervention d’une tierce personne.

    Concernant la sécurité d’utilisation, il n’y a pas eu d’infection sévère, et le nombre global d’infections ne différait pas entre les deux groupes (71 % des patients dans le groupe golimumab versus 61 % dans le groupe placebo).

    Il n’y a pas eu non plus de différence de réactions aux points d’injection entre les deux groupes.

    Des patients jeunes avec une sécrétion d’insuline conservée

    Les patients inclus avaient entre 6 et 21 ans, et étaient randomisés dans les 100 jours suivant le diagnostic du diabète de type 1 (au moins un auto-anticorps positif). Ils devaient avoir à l’inclusion une sécrétion résiduelle d’insuline persistante, avec un peptide-C à au moins 0,2 pmol/L lors d’un repas test.

    Le traitement était administré par injection sous-cutanée aux semaines 0, 2 et 4, puis tous les deux mois pendant un an (les deux premières injections à 100mg, puis 50mg par injection).

    Un réel bénéfice à évaluer à plus long terme

    Le golimumab modifie donc l’évolution naturelle du diabète de type 1 chez l’Homme, en ralentissant la diminution de la production endogène d’insuline. Ce résultat confirme l’implication du TNF dans l’auto-immunité pancréatique, qui constitue donc une cible thérapeutique potentielle.

    En revanche, l’intérêt clinique reste à démontrer à plus long terme. Dans la présente étude, la diminution de sécrétion d’insuline est ralentie, et non stoppée, et aucune indépendance à l’insuline n’est rapportée. Il est prévu que les patients soient réévalués après un an d’arrêt du traitement, il sera alors intéressant de voir s’il persiste un bénéfice à ce traitement, ou si la sécrétion d’insuline finie par se tarir de manière similaire dans les deux groupes.

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