Rhumatologie
Polyarthrite rhumatoïde : intérêt potentiel d’un anticorps anti-GM-CSF
L’otilimab, un anticorps anti-facteur stimulant des colonies granulocyte-macrophage (anti-GM-CSF), démontre une efficacité potentiellement intéressante dans une étude de phase 2b, dose-ranging. Une potentielle nouvelle option pour une maladie qui n’est pas toujours contrôlée par les biothérapies actuelles avec des douleurs persistantes.
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Dans nombre de maladies auto-immunes, le facteur stimulant les colonies granulocyte-macrophage (GM-CSF) est un facteur-clé de l’inflammation, de la douleur et des lésions tissulaires. Ses concentrations synoviales sont particulièrement élevées dans la polyarthrite rhumatoïde où le GM-CSF augmente l’activation des cellules myéloïdes, ce qui aboutit à la l’hyperproduction de cytokines inflammatoires telles que l’IL-6, l’IL-1, le TNF, et de chemokines comme le CCL17, fortement associé à la douleur et aux lésions tissulaires.
Les recherche de ces dernières années ont donc abouti à faire du GM-CSF une cible légitime pour le traitement de la polyarthrite rhumatoïde. L'étude est publiée dans The Lancet.
Un anticorps anti-GM-CSF
L’otilimab, un anticorps recombinant de haute affinité anti-facteur stimulant les colonies granulocyte-macrophage, a été évalué dans des phases 1 et 2 et il est testé dans une phase 2b portant sur des adultes souffrant de polyarthrite rhumatoïde sous méthotrexate afin de déterminer la dose la plus intéressante. Les patients ont été randomisés entre un placebo ou de l'otilimab sous-cutané aux doses de 22,5 mg, 45 mg, 90 mg, 135 mg ou 180 mg, en sus du méthotrexate, une fois par semaine pendant 5 semaines, puis toutes les deux semaines jusqu'à la semaine 50.
Le principal critère d'évaluation était la proportion de patients ayant obtenu un DAS28-CRP < 2,6 à la semaine 24. Les patients qui n'étaient pas dans le groupe otilimab 180 mg, et qui restaient sans réponse Eular bonne ou modérée à la semaine 12 ou avec un DAS28-CRP > 3,2 à la semaine 24, ont été changés de groupe pour être passes dans celui de l'otilimab 180 mg. Ils ont été considérés comme non-répondeurs dans leur groupe de randomisation d'origine.
La dose de 90 mg potentiellement intéressante
222 patients ont été randomisés : 37 dans chaque groupe et 86 (49%) des 175 patients ont changé de groupe en raison d’une réponse insuffisante pour aller dans le groupe) 180 mg d'otilimab à la semaine 12 et 57 (69%) des 83 à la semaine 24.
À la semaine 24, la proportion de patients présentant un DAS28-CRP < 2.6 était de deux (5%) sur 37 dans le groupe otilimab 22,5 mg, six sur 37 (16%) dans le groupe 45 mg, sept sur 37 (19%) dans le groupe 90 mg, cinq sur 37 (14%) dans le groupe 135 mg, cinq sur 37 (14%) dans le groupe 180 mg et un sur 37 (3%) dans le groupe placebo. La différence la plus importante est obtenue avec l'otilimab 90 mg (OR 8.39, 95% CI 0-98-72-14 ; p=0-053).
Effets indésirables modérés
Des effets indésirables ont été signalés avant le changement de groupe chez 19 à 24 (51-65%) patients et après changement chez 10-17 (40-61%) patients dans les groupes ayant reçu l'otilimab et chez 18 des 37 (49%) et 22 des 33 (67%) patients du groupe placebo.
L'effet indésirable le plus fréquent est une rhinopharyngite : 3-9 (8-24%) dans les groupes otilimab et un (3%) dans le groupe placebo avant changement et 1-3 (4-10%) dans les groupes otilimab et sept (21%) dans le groupe placebo après changement.
Un développement à poursuivre
L'otilimab, en sus du méthotrexate, est bien toléré et, bien qu'il n'ait pas atteint le critère d'évaluation principal de la rémission du DAS28-CRP, on a pu constater des améliorations par rapport au placebo sur les scores d'activité de la maladie.
Les patients signalent une amélioration significative de la douleur et de la capacité fonctionnelle qui est en faveur de la poursuite du développement clinique de l'otilimab dans la polyarthrite rhumatoïde.











