Pneumologie
BPCO : changement de traitement à venir après FLAME
En montrant la supériorité d’une double bronchodilatation sur le traitement standard des exacerbations répétées associant un bronchodilatateur à un corticoïde inhalé, l’étude FLAME va probablement faire évoluer les recommandations.
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Jusqu’à maintenant, le traitement standard des exacerbations fréquentes de BPCO était l’association d’un bêta-2 mimétique de longue durée d’action (LABA) à un corticoïde inhalé. Pour la première fois, l’étude FLAME montre la supériorité d’une double bronchodilatation par rapport à un corticoïde inhalé associé à un LABA dans une population atteinte de BPCO à haut risque d’exacerbation. Ces résultats ont été présentés au dernier congrès de l’American Thoracic Society et publiés simultanément dans le New England Journal of Medicine.
Non infériorité
Cette étude de phase III réalisée en double-aveugle pendant un an dans 43 pays a randomisé 3362 patients avec une BPCO qui avaient fait au moins une exacerbation dans l’année précédente. Deux groupes ont été comparés et ont reçu par inhalation soit un bêta-2 mimétique longue action (LABA), l’indacatérol, associé à un anticholinergique longue action (LAMA), le glycopyrronium, une fois par jour, soit un LABA, le salmétérol, associé à un corticoïde, le fluticasone, deux fois par jour.
L’étude FLAME est une étude de non infériorité dont le critère principal est le taux annuel de toutes les exacerbations.
Les résultats de FLAME montrent non seulement une non infériorité de la double bronchodilatation par LABA + LAMA mais aussi une supériorité de ce traitement comparé à l’association LABA + corticoïde avec un taux de toutes les exacerbations inférieur de 11 % (p = 0,003). Quand on considère les exacerbations modérées ou sévères, leur taux annuel est diminué de 17 % (p < 0,001). Le délai de survenue de la première exacerbation est plus long dans le groupe LABA + LAMA (71 vs 51 jours) soit une réduction du risque de 16 % (p < 0,001). L’incidence des effets indésirables et des décès est similaire dans les deux groupes.

Un effet indépendant de l’éosinophilie
Les résultats de cette étude soulèvent cependant un certain nombre de questions qui devront être éclaircies. L’une concerne les variations géographiques ; en effet, il n’a pas été observé de différence significative en Europe sur les exacerbations, une discordance qui n’est pas expliquée.
Par ailleurs, l’analyse pré spécifiée de l’éosinophilie a montré que l’effet des deux associations testées sur le taux d’exacerbation est indépendant du taux de base des éosinophiles. Ce résultat contredit donc celui d’études post-hoc qui avaient suggéré qu’une hyperéosinophilie était un élément pronostique de l’efficacité des corticoïdes inhalés.

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