Inflammation
Vivre avec un pervers narcissique : quels risques pour la santé ?
La manipulation opérée par un pervers narcissique ne détruit pas que l’esprit, elle a aussi des répercussions sur le corps, entre stress chronique, inflammation et troubles physiologiques.
- Par Stanislas Deve
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- Drazen Zigic / istock
Vivre sous l’emprise d’un pervers narcissique ne laisse pas que des cicatrices invisibles. Si les dégâts psychiques sont aujourd’hui mieux reconnus, les conséquences physiques restent trop souvent ignorées. Et pourtant, le corps, aussi, encaisse. Il peut même se prononcer avant que la victime elle-même prenne conscience de sa souffrance.
Stress constant et inflammation chronique
Dans un article du magazine britannique Stylist, repéré par ELLE, la psychothérapeute britannique Kathleen Saxton alerte : "De plus en plus d'études mettent en lumière l'impact considérable du stress chronique – notamment celui subi par les victimes de violences narcissiques répétées – sur leur santé physique". La spécialiste raconte le cas d’une femme restée dix ans avec un conjoint manipulateur, qui a vu sa santé se dégrader sans explication : douleurs diffuses, troubles digestifs, jambes inflammées... Les médecins eux-mêmes peinaient à diagnostiquer la cause des problèmes.
Le stress provoqué par ces violences psychologiques n'est pas un simple inconfort : il déclenche des perturbations biologiques profondes. Une méta-analyse de plus de 300 études, publiée en 2006, a montré que le stress chronique affaiblit le système immunitaire et entretient silencieusement une inflammation. Or, ce terrain pro-inflammatoire ouvre la voie à des maladies graves : diabète, pathologies cardiovasculaires, voire certains cancers.
Ce n’est pas tout : cette anxiété constante provoquée par la relation avec un pervers narcissique finit aussi par dérégler l’axe hypothalamo-hypophyso-surrénalien, ce système hormonal qui gère la réponse au stress. Le cortisol, l’hormone du stress, se déverse alors en continu dans l’organisme, provoquant hypertension, fatigue chronique ou encore troubles intestinaux. Certaines études pointent même un lien avec le syndrome de l’intestin irritable (SII).
Soigner le corps en apaisant l’esprit
Face à cette double peine – mentale et physique –, une prise en charge globale est essentielle, selon Kathleen Saxton. La thérapie comportementale et cognitive (TCC) ainsi que la méthode EMDR (Eye Movement Desensitization and Reprocessing ou "désensibilisation et retraitement par les mouvements oculaires") ont notamment démontré leur efficacité pour apaiser les traumatismes profonds et restaurer l’équilibre du corps et de l’esprit.







