Infectiologie

Omicron en Afrique du sud : le pic serait passé avec moins d’hospitalisations

La vague épidémique liée au variant Omicron semble avoir passé son pic en Afrique du sud avec moins d’hospitalisations et des profils de malades hospitalisés moins graves. Reste à voir ce que cela va donner en France et en hiver.

  • D'après John Hopkins University
  • 31 Déc 2021
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    Alors que l’OMS annonce un « tsunami de nouvelles contaminations » et que le variant Omicron est devenu majoritaire en France selon Santé Publique France, l’Afrique du sud où ce variant très contagieux a été isolé pour la première fois en novembre 2021, a annoncé que le pic des contaminations semblait passé et qu’elle levait une partie de ses mesures de restriction les plus sévères.

    L’évolution dans ce pays semble annoncer 3 choses capitales. Malgré un record de contamination, le pic a été rapidement atteint et la 4ème vague dans ce pays a été courte avec moins d’hospitalisations et de décès.

    Un variant très hautement contagieux

    Le variant Omicron est beaucoup plus contagieux que les précédents variants du SARS-CoV-2 et peut contaminer des personnes qui ont été infectées par les autres variants. Apparu en novembre, il s’est très rapidement diffusé dans le Monde, provoquant dans chaque pays des records de contaminations.

    Il a un net avantage concurrentiel vis-à-vis du variant Delta qu’il remplace rapidement. C’est le cas actuellement en France où il est devenu dominant depuis jeudi 30 décembre selon Santé Publique France.

    Une vague Omicron courte

    Le pic de contaminations a été très rapidement atteint et serait déjà dépassé un mois après en Afrique du sud. Les informations recueillies par le ministère de la Santé sud-africain font état d'une diminution de 29,7% du nombre de nouveaux cas détectés au cours de la semaine se terminant le 25 décembre 2021 (89 781), par rapport au nombre de nouveaux cas détectés la semaine précédente (127 753).

    Tous les indicateurs suggèrent que le pays pourrait avoir dépassé le pic de la quatrième vague au niveau national. Les cas ont diminué dans toutes les provinces, à l'exception de celles du Western Cape et du Eastern Cape, qui ont enregistré des augmentations de 14% et 18%, respectivement. Les admissions à l'hôpital ont diminué dans toutes les provinces, à l'exception de celle du Western Cape.

    Un remplacement du variant delta avec une moindre mortalité

    Bien que le variant Omicron soit hautement transmissible, les taux d'hospitalisation en Afrique du sud ont été plus faibles que lors des vagues précédentes. Le pays disposerait ainsi encore d'une capacité de réserve pour l'admission des patients habituels. Une augmentation moindre du nombre de décès a été observée dans toutes les provinces sud-africaines. Une étude parue dans le JAMA fait également état d’un profil particulier des malades admis à l’hôpital : plus jeunes, plus souvent des femmes, moins souvent atteints de comorbidités, avec une détresse respiratoire extrême moins fréquente.

    Mais l’Afrique du sud est dans l’hémisphère sud où c’est actuellement l’été et a une population très jeune, déjà contaminée à plus de 50% par l’un des précédents variants du SARS-CoV-2 et où le taux de vaccinations à 2 doses avoisine les 27%. Les données optimistes qui y sont observées ne s’appliquent donc peut-être pas aux pays européens en pleine vague hivernale, en particulier à ceux où une part importante de la population est non-vaccinée

    Une évolution proche en Grande-Bretagne

    En Grande-Bretagne, pays européen avec une situation vaccinale proche de la France (ils ont cependant dépassé les 30 millions de 3ème doses), le remplacement du variant Delta par le variant Omicron s’accompagne cet hiver de records de contaminations, des infections probablement sous-estimées du fait des nombreux autotests et des retards de déclarations pendant les fêtes.

    Le pic des contaminations ne semble pas y être encore atteint et les hospitalisations commencent à monter. Cette augmentation des hospitalisations semble se faire dans une proportion moindre que celle des contaminations. Elle serait pour l’instant moindre que lors des vagues précédentes, avec un nombre d’hospitalisation en réanimation encore raisonnable, mais il est encore tôt pour en être sûr.

    Les officiels britanniques se méfient, en effet, de leurs statistiques, qui ne seraient pas totalement fiables en ces périodes de fête. Selon un interview de l'un de ses principaux responsables médicaux au New York Times, le National Health Service de l'Angleterre « est maintenant sur le pied de guerre », ceci signifiant que ses hôpitaux étaient en train de monter des hôpitaux de campagne sur leur parking pour faire face à une éventuelle forte augmentation des hospitalisations liée à la recrudescence des cas de Covid-19 associés au variant Omicron. Un challenge compte tenu du fait que 30% des personnels de santé sont malades ou en isolement en Grande-Bretagne.

    Il ne nous reste qu’à espérer que cette période sombre sera courte et sera surtout la dernière...

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    JDF