Immunologie

Vaccination anti-Covid à ARNm : pourquoi la réponse immune est si bonne ?

Les vaccins à ARNm procurent une excellente réponse immunitaire qui serait liée à une activité robuste et prolongée les lymphocytes T auxilliaires folliculaires dans les centres germinatifs des ganglions lymphatiques.

  • CreVis2/istock
  • 29 Déc 2021
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    Bien que les contaminations chez les personnes vaccinées aient augmenté avec l'émergence des variants Delta et Omicron, les vaccins à ARNm restent efficaces pour prévenir les hospitalisations et les décès.

    Une nouvelle étude menée par des chercheurs de l'université de Washington montre que le vaccin à ARNm Pfizer activerait de manière forte et persistante un type de lymphocytes T auxiliaires qui aident les lymphocytes B producteurs d'anticorps à créer de grandes quantités d'anticorps devenant de plus en plus puissants. Ils favorisent également le développement de certains types de lymphocytes B mémoire.

    Connues sous le nom de lymphocytes T auxiliaires folliculaires (« T follicular helper cells »), ces cellules persistent au moins jusqu'à six mois après la vaccination et aident l'organisme à produire des anticorps de plus en plus puissants. Une fois que les lymphocytes T auxiliaires diminuent, les lymphocytes B producteurs d'anticorps à longue durée de vie et les lymphocytes B mémoire aident à assurer une protection contre les formes graves de la maladie et les décès.

    Lymphocytes T auxiliaires et centres germinatifs

    Les chercheurs ont recruté 15 volontaires qui ont reçu chacun deux doses du vaccin à ARNm  Pfizer à trois semaines d'intervalle. Les volontaires ont ensuite eu une procédure d'extraction des centres germinaux de leurs ganglions lymphatiques 21 jours après la première dose, juste avant la deuxième dose, puis aux jours 28, 35, 60, 110 et 200 après la dose initiale.

    De nombreux lymphocytes T auxiliaires folliculaires semblent également activés par une partie du virus qui ne semble pas touchées par les mutations, même avec le variant Omicron hautement muté. Ces résultats, publiés dans la revue Cell, expliquent pourquoi le vaccin à ARNm Pfizer produit des taux d'anticorps neutralisants aussi élevés et suggèrent que la vaccination pourrait aider de nombreuses personnes à continuer à produire des anticorps protecteurs contre les formes graves même si le virus mute.

    Ces réponses des lymphocytes T auxiliaires folliculaires continuent à se développer dans les centres germinatifs. D’après les chercheurs, c’est cette forte réponse des lymphocytes T auxiliaires folliculaires qui expliquerait en partie pourquoi les vaccins à ARNm continuent d'être si protecteurs.

    Un processus lié au centres germinaux

    Comme dans toute infection, les premiers anticorps produits en réponse à une 1ère infection ou à une vaccination ne sont généralement pas très efficaces. Les lymphocytes B qui les produisent doivent passer par une sorte de « camp d'entraînement », dans les centres germinatifs des ganglions lymphatiques, avant de pouvoir produire des anticorps vraiment efficaces.

    Les lymphocytes T auxiliaires folliculaires sont les « sergents instructeurs » de ces camps d'entraînement. Ils donnent des instructions aux lymphocytes B pour la fabrication d'anticorps toujours plus puissants et encouragent ceux qui ont les meilleurs anticorps à se multiplier et, dans certains cas, à se transformer en lymphocytes B producteurs d'anticorps à longue durée de vie ou en lymphocytes B mémoire.

    Plus les lymphocytes T auxiliaires folliculaires persistent dans les centres germinatifs, plus la réponse en anticorps serait efficace et forte.

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    JDF