Diabétologie
Inhibiteurs de SGLT2 : les effets néphroprotecteurs confirmés en vraie vie
L’analyse de trois registres nationaux scandinaves montre que le risque d’événement rénal sévère est également moindre en vraie vie chez les diabétiques de type 2 traités par un inhibiteur de SGLT2 que chez ceux recevant un inhibiteur de DPP-4.
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Moins de passages en dialyse ou de transplantation, de décès et d’hospitalisations de causes rénales chez les diabétiques de type 2 (DT2) nouvellement traités par un inhibiteur de SGLT2 comparativement à ceux prenant pour la première fois un inhibiteur de DPP-4.
Une étude de cohorte menée à partir des données colligées entre 2013 et 2018 dans trois registres nationaux du diabète (Danemark, Norvège, Suède), publiée dans le BMJ, conforte, en vie réelle, les bénéfices observés dans des études cliniques antérieures.
Suivi moyen de 1,7 ans
Après un suivi moyen de 1,7 an, l’incidence cumulée des événements rénaux est de 2,6/1000 sujets traités/ an, en cas de traitement par inhibiteur de SGLT2 (n= 29 887) versus 6,2/1000/an chez les DT2 témoins, appariés, et qui recevaient un inhibiteur de DPP-4 (HR 0,42, IC 0,34-0,53).
Le moindre risque d’événement rénal sous inhibiteur de SGLT2 est surtout marqué lors des deux premières années suivant l’inclusion dans le registre. L’analyse des critères secondaires retrouve un odd- ratio de 0,32 pour le risque d’évolution vers la dialyse, de 0,41 pour celui d’hospitalisation pour motif rénal et de 0,77 pour les décès d’origine rénale.
Age moyen 61 ans, 40% de femmes
Dans cette analyse, les patients, dont près de 40% de femmes, sont âgés en moyenne de 61 ans et 18,6 % ont un antécédent cardiovasculaire, 3,3% une maladie rénale chronique.
Dans le groupe traité par inhibiteur de SGLT2, deux-tiers recevait de la dapagliflozine, un tiers de l’empagliflozine et 1,3% de la canagliflozine.
Dans le bras inhibiteur de DPP4, 64,8% recevaient de la sitagliptine, 20% de la vildagliptine, 10,2% de la linagliptine, 2,8% de la saxagliptine et 2,2% de l’alogliptine.
Confirmation des études randomisées
Les larges essais cliniques menés avec les inhibiteurs du SGLT2 avaient mis en évidence leurs bénéfices sur la prévention de la dégradation de la fonction rénale. Tout d’abord chez les DT2 à haut risque cardiovasculaire, au travers des études de sécurité cardiovasculaire CANVAS, EMPAREG-OUTCOME et DECLARE-TIMI-58. Puis, plus récemment, dans l’étude CREDENCE, étude spécifiquement dédiée à l’évaluation de la protection cardiovasculaire et rénale apportée par cette classe d’antidiabétiques oraux, qui avait été menée chez des DT2 ayant une maladie rénale chronique.
Il restait toutefois à démontrer leurs bénéfices dans la vraie vie, sur une population plus hétérogène et moins sélectionnée. C’est désormais chose faite.








