Amyloïde-êta

Alzheimer : des chercheurs français découvrent une nouvelle protéine impliquée dans la maladie

Deux peptides étaient déjà connus pour leur rôle dans la maladie d'Alzheimer. L’amyloïde-êta, découverte par une équipe franco-allemande, aurait également un effet sur le déclin cognitif.

  • Par Julie Levallois
  • DURAND FLORENCE/SIPA
  • 01 Sep 2015
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    L’amyloïde-bêta (β), bien connue pour causer la maladie d’Alzheimer, vient de se découvrir une cousine : l’amyloïde-êta (η). Ce peptide est décrit dans la prestigieuse revue Nature par une équipe franco-allemande. Longtemps ignoré, il joue pourtant un rôle important dans le développement des symptômes comme la perte de mémoire ou le déclin cognitif. Et il est présent en bien plus grande quantité dans le cerveau que la forme bêta.

    Comme l’amyloïde-β, sa cousine amyloïde-η est un produit de la protéine APP. Elle est naturellement présente dans le cerveau. C’est lorsqu’elle s’agglutine qu’elle perturbe le fonctionnement des neurones. Elle a été retrouvée en grande quantité dans le cerveau de souris modifiées pour développer la maladie d’Alzheimer et de malades humains. Les recherches démontrent un point commun entre les deux peptides : elles diminuent le renforcement des synapses nécessaires à la mémorisation. En revanche, l’amyloïde-η rend les neurones plus difficilement excitables, alors que sa cousine plus célèbre provoque une hyperactivité neuronale.

    Cette étude, menée en partie à l'Institut de Pharmacologie Moléculaire et Cellulaire de Sophia Antipolis, permet de mieux comprendre les mécanismes de la maladie d’Alzheimer. Mais elle présente aussi un intérêt pour les chercheurs impliqués dans différents essais cliniques. Certains tentent d’inhiber la bêta-sécrétase, ce qui permet de réduire la production d’amyloïde-β. Mais cette approche a un coût : elle augmente « de manière massive » la quantité d’amyloïde-êta, selon le CNRS. « Il est donc très probable que cette stratégie thérapeutique soit nocive pour le cerveau, par l’action exagérée d’amyloïde-êta sur les neurones, conclut l’organisme dans un communiqué. Cette découverte invite les cliniciens à être très attentifs aux possibles effets secondaires non anticipés des essais cliniques. »

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    JDF