Asphyxie
Monoxyde de carbone : comment éviter l’intoxication cet hiver ?
Alors que les températures baissent et que le besoin de chauffage se fait sentir dans les maisons, l’ANSES rappelle les bons gestes à adopter pour réduire les risques d’intoxication au monoxyde de carbone.
- Par Sophie Raffin
- Commenting
- Bastian Weltjen/istock
Chaque année en France, environ 3.000 personnes sont intoxiquées au monoxyde de carbone et une centaine en meurt. La cause la plus fréquente de ces accidents ? Le mauvais usage d’appareils de chauffage non-électriques ou le manque d’entretien des installations.
À l’approche de l’hiver, l’ANSES rappelle les bons gestes à adopter pour éviter d’être intoxiqué par ce gaz dangereux, invisible, inodore, non-irritant et indécelable.
Monoxyde de carbone : 6 recommandations à suivre pour réduire les risques
"Le risque d’intoxication au monoxyde de carbone (CO) augmente avec l’utilisation des appareils de chauffage non-électriques, mais aussi d’appareils comme les groupes électrogènes ou pompes à eau en cas d’inondations ou de coupures d’électricité, et de tous les appareils dotés d’un moteur thermique", rappelle l’ANSES après avoir précisé qu’en "quelques minutes, une intoxication grave peut provoquer un coma, voire un décès".Le premier geste à avoir pour éviter les accidents au sein du foyer est de faire vérifier et entretenir les installations de chauffage (chaudières, chauffe-eau, poêles ou cheminées) par des professionnels qualifiés. Ces visites doivent avoir lieu "au moins une fois par an et avant toute remise en fonctionnement". "Cela vaut aussi bien pour les résidences principales que pour les habitations secondaires", ajoute l’agence. Il est aussi recommandé d’aérer la pièce au moins dix minutes par jour, même en cas de températures négatives. En prime, ce geste, qui favorise le renouvellement de l’air dans le logement, n’évite pas seulement l’accumulation de CO. Il permet aussi de réduire les risques liés aux virus de l'hiver et aux polluants intérieurs. Pour garantir une bonne circulation de l’air, il est important de surveiller les systèmes de ventilation (VMC, bouches d’aération, grilles). Ils doivent être maintenus en bon état de fonctionnement et ne jamais être obstrués.
De plus, les groupes électrogènes, braseros et barbecues – prévus pour fonctionner à l’extérieur – ne doivent en aucun cas être utilisés dans un espace fermé. C'est-à-dire le logement, un garage, une cave, une dépendance ou même un camping-car. Il faut veiller également à ne pas les installer à proximité des portes, des fenêtres ou des bouches d’aération. Le monoxyde de carbone pourrait, sinon, entrer à l’intérieur de l’habitation.
Prudence aussi lors des intempéries : "en cas d’inondation ou de tempête, il est impératif de ne jamais utiliser à l’intérieur les pompes de relevage, ou pompes à eau, à moteur thermique et les groupes électrogènes", ajoute l’ANSES.
Par ailleurs, il existe des détecteurs de monoxyde de carbone, un boîtier similaire au détecteur de fumée. Ce type de dispositif a justement évité un drame en Vendée dans la nuit du 23 au 24 novembre. Les pompiers ont expliqué à Ouest France : "Les habitants, un homme de 44 ans, une femme de 42 ans et leurs deux filles de 14 et 8 ans, alertés précocement, ne présentaient aucun symptôme d’intoxication et ont pu regagner leur domicile après un bilan par le Samu et l’aération des locaux. La présence d’un détecteur de CO dans la maison a certainement sauvé cette famille des conséquences parfois graves de ce gaz."
Que faire en cas d’intoxication au monoxyde de carbone ?
Le monoxyde de carbone – gaz inodore et incolore – est particulièrement dangereux, car lorsqu’il est respiré, il prend la place de l’oxygène et provoque progressivement une asphyxie.
Des maux de tête, des vertiges, des nausées, des vomissements et une grande fatigue sont les cinq principaux symptômes d’une intoxication au monoxyde de carbone. Ils doivent alerter, "surtout s’ils apparaissent rapidement, en présence d’appareils à combustion, et touchent plusieurs personnes/animaux domestiques simultanément dans un même lieu", explique l’ANSES.
Il faut alors :
- aérer immédiatement la pièce en ouvrant les portes et les fenêtres ;
- arrêter les appareils à combustion si cela est possible ;
- évacuer les lieux sans attendre ;
- appeler les secours en composant le 15 (samu), le 18 (pompiers), le 112 (numéro d’urgence européen) ou le 114 pour les personnes malentendantes.







