Connexions neuronales

Voici les 4 âges auxquels le cerveau se restructure

Les chercheurs de l’université de Cambridge ont découvert que le cerveau connaît 4 étapes de développement et de modifications, créant 5 “grandes ères” de câblage neuronal au cours de la vie.

  • Design Cells/istock
  • 27 Novembre 2025
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    Le cerveau humain traverse 5 étapes majeures de développement au cours de la vie. Ces changements distinctifs permettent de soutenir nos apprentissages, nos capacités ainsi que nos vulnérabilités au fur et à mesure que nous prenons de l'âge.

    Cette découverte, mise en lumière par des neuroscientifiques de l'Université de Cambridge, est détaillée dans la revue Nature Communication.

    Le cerveau est un adolescent jusqu’à 32 ans !

    En comparant les IRM des cerveaux de 3.802 personnes âgées entre 0 et 90 ans, les chercheurs ont identifié quatre "points de basculement" cruciaux dans la structuration cérébrale qui surviennent vers 9 ans, 32 ans, 66 ans et 83 ans. Le cerveau connaît ainsi 5 grandes périodes au cours de sa vie.

    Il y a d’abord l'enfance du cerveau qui s’étend de la naissance à neuf ans. Cette période est marquée par une "consolidation du réseau", au cours de laquelle la quantité très importante de synapses dans le cerveau du bébé à la naissance est réduite. Seules, les plus actives restent. "Parallèlement, la matière grise et la matière blanche augmentent rapidement en volume, de sorte que l'épaisseur corticale – la distance entre la matière grise externe et la matière blanche interne – atteint un maximum, et le plissement cortical, les crêtes caractéristiques de la surface du cerveau, se stabilise", ajoutent les auteurs dans leur communiqué.

    Vers 9 ans, le cerveau connaît son premier grand tournant : il entre dans l'adolescence, et cela perdurera jusqu’à 32 ans. Pendant cette nouvelle ère, le volume de la matière blanche continue d’augmenter. Ce qui permet une amélioration des réseaux de communication neuronale. Ces connexions supplémentaires et plus efficaces permettent une activité plus importante. Ce phénomène, observé uniquement durant "l’adolescence" du cerveau et dont l’apogée intervient au début de la trentaine, est lié à une amélioration des performances cognitives.

    "Aux alentours de 32 ans, on observe les changements les plus directionnels dans le câblage et le plus grand changement global de trajectoire, par rapport à tous les autres points de basculement", explique la Dr Alexa Mousley qui a dirigé la recherche. "Si la puberté marque un début clair, la fin de l’adolescence est beaucoup plus difficile à cerner scientifiquement. En nous basant seulement sur l’architecture neuronale, nous avons constaté que les changements de structure cérébrale caractéristiques de l’adolescence prennent fin vers le début de la trentaine", ajoute-t-elle.

    L’architecture du cerveau commence à vieillir à partir de 66 ans

    Si le cerveau attend la trentaine bien passée pour devenir adulte, il s’agit de l’ère la plus longue de son développement. Elle dure trois décennies. À cette période, l’architecture de l’organe est stabilisée. Le cerveau a atteint par ailleurs son “plateau d'intelligence et de personnalité”.

    Le cerveau commence à vieillir à partir de 66 ans, selon l’étude. S’il n’y a pas de changements structurels majeurs, les chercheurs ont observé certaines modifications cérébrales progressives, dont un déclin de la matière blanche. "C’est une époque où les gens sont confrontés à un risque accru de développer diverses affections qui peuvent affecter le cerveau, comme l’hypertension", remarque la Dr Alexa Mousley.

    Le dernier tournant survient aux alentours de 83 ans. Il s’agit du stade vieillissement avancé. "Bien que les données soient limitées pour cette période, la caractéristique déterminante est un passage d'une connectivité globale à une connectivité locale". En d’autres termes, au lieu de travailler comme une seule entité, certaines zones du cerveau prennent le dessus et deviennent plus importantes.

    Une étude fait la lumière sur le développement et le vieillissement du cerveau

    Pour l’équipe, leurs travaux sont essentiels pour mieux comprendre le cerveau et mieux le soigner. "De nombreux troubles neurodéveloppementaux, neurologiques et de santé mentale sont liés à la façon dont le cerveau est câblé. En effet, des différences dans le câblage cérébral permettent de prédire les difficultés d'attention, de langage, de mémoire et toute une série de comportements différents", explique le professeur Duncan Astle de l’université de Cambridge et auteur principal de l’étude.

    "Comprendre que le développement structurel du cerveau ne se résume pas à une progression constante, mais plutôt à quelques tournants majeurs, nous aidera à identifier quand et comment son câblage est vulnérable aux perturbations."

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