Sémaglutide
Pourquoi les traitements contre l'obésité sont déconseillés en cas de grossesse
Pendant la grossesse, l’arrêt des médicaments dit agonistes du GLP-1, comme l’Ozempic, peut augmenter le risque de diabète et de troubles liés à l’hypertension.
- Par Mégane Fleury
- Commenting
- Varlay/ISTOCK
Les traitements de l’obésité sont déconseillés en cas de grossesse. Pour le moment, les scientifiques ne connaissent pas les effets de ces médicaments, de la famille des agonistes du GLP-1, sur le foetus. Mais quelles sont les conséquences en cas d’arrêt ? Une équipe Mass General Brigham, aux États-Unis, s’est posée la question dans une étude, dont les résultats sont parus dans JAMA.
Obésité : des médicaments déconseillés pendant la grossesse
"L'utilisation des agonistes des récepteurs du peptide-1 de type glucagon (GLP-1RA) a considérablement augmenté, mais les recommandations préconisent leur arrêt avant la grossesse, faute d'informations suffisantes sur leur innocuité pour le fœtus, développe le Dr Jacqueline Maya, endocrinologue pédiatrique au Mass General Brigham for Children et autrice principale de l'étude. Nous avons cherché à évaluer l'impact de cet arrêt sur la prise de poids et le déroulement de la grossesse."
Prise de poids, césarienne, hypertension : des risques multiples en cas d'arrêt
Avec son équipe, elle a analysé les dossiers médicaux liés à 1.792 grossesses menées à terme entre 2016 et 2025. Il s'agissait principalement de femmes obèses. "Chaque femme ayant reçu une prescription d'agonistes des récepteurs du GLP-1 (GLP-1RA) dans les trois ans précédant la conception et jusqu'à 90 jours après celle-ci a été comparée à trois grossesses similaires pendant lesquelles la mère n'avait pas utilisé de GLP-1RA", précisent les auteurs. Selon leurs conclusions, les femmes ayant interrompu leur traitement par GLP-1RA avant ou en début de grossesse ont pris en moyenne 3,3 kg de plus pendant la gestation que celles n'ayant pas utilisé ce médicament. "Le groupe GLP-1RA présentait également un risque accru de 32 % de prise de poids excessive (supérieure aux recommandations), de 30 % de diabète gestationnel, de 29 % de troubles hypertensifs et de 34 % d'accouchement prématuré, précisent les scientifiques américains. Aucune différence n'a été observée concernant le risque de faible ou de élevé poids de naissance, de petite taille à la naissance ou d'accouchement par césarienne."
Traitement contre l'obésité : un manque de données sur ses effets pendant la grossesse
La co-autrice de l’étude, Dr Camille E. Powe, endocrinologue au Mass General Brigham, souligne que d’autres travaux seront nécessaires pour confirmer ces résultats et mieux comprendre le rapport bénéfice-risque de ces traitements pendant la grossesse. "Il est indispensable de poursuivre les recherches afin de trouver des solutions pour mieux gérer la prise de poids et réduire les risques pendant la grossesse lors de l’arrêt des agonistes du GLP-1", conclut-elle. En France, l’Agence Nationale de Sécurité du Médicament a autorisé leur utilisation dans la prise en charge de l’obésité en juin dernier.








