Mycobactérie
"La tuberculose reste l'une des maladies infectieuses les plus meurtrières au monde", selon l’OMS
Dans un nouveau rapport, l’agence onusienne révèle que cette maladie bactérienne, qui touche le plus souvent les poumons, a entraîné le décès de 1,2 million de personnes en 2024.
- Par Geneviève Andrianaly
- Commenting
- Kitsawet Saethao/iStock
"Il est possible de l’éviter et d’en guérir", selon Tedros Adhanom Ghebreyesus, directeur général de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS). Pourtant, "la tuberculose reste l'une des maladies infectieuses les plus meurtrières au monde", d’après un récent rapport de l’agence, publié le 12 novembre. Dans celui-ci, elle indique qu’entre 2023 et 2024, le taux mondial de personnes contractant la tuberculose a diminué de près de 2 %, et le nombre de décès a aussi baissé de 3 %. "La diminution de la charge mondiale de morbidité attribuable à la tuberculose et les progrès en matière de dépistage, de traitement, de protection sociale et de recherche sont de bonnes nouvelles après des années de revers", a déclaré le directeur.
Tuberculose : 1,2 million de décès enregistrés en 2024
Cependant, l’année dernière, environ 10,7 millions d’adultes ont souffert de la maladie et plus de 1,2 million en sont mortes. "En 2024, 87 % des personnes ayant contracté la tuberculose résidaient dans 30 pays, dont huit à peine représentaient 67 % du total mondial : l’Inde (25 %), l’Indonésie (10 %), les Philippines (6,8 %), la Chine (6,5 %), le Pakistan (6,3 %), le Nigéria (4,8 %), la République démocratique du Congo (3,9 %) et le Bangladesh (3,6 %)." Afin de mettre fin à la tuberculose à l’échelle mondiale, il convient de progresser plus vite dans les pays les plus touchés.
Problème : les progrès mondiaux dans la lutte contre la tuberculose risquent d’être compromis par les difficultés persistantes concernant le financement depuis 2020 et l’accès équitable aux soins. "Le recul du financement apporté par les donateurs internationaux à partir de 2025 est très problématique. Des études de modélisation ont déjà signalé qu’un recul durable du financement par les donateurs internationaux pourrait entraîner jusqu’à deux millions de décès supplémentaires et 10 millions de cas de tuberculose entre 2025 et 2035."
Tereza Kasaeva, directrice du département VIH, tuberculose, hépatites et IST de l’OMS, rappelle que "nous sommes à un moment décisif dans la lutte contre la tuberculose. (…) L’engagement politique, des investissements durables et la solidarité mondiale nous permettront d’inverser la tendance et de mettre fin une fois pour toutes à cette maladie ancienne et meurtrière", qui se manifeste par une toux prolongée, une fatigue, de la fièvre, des sueurs nocturnes, une perte de poids et des douleurs thoraciques. Son traitement repose sur la prise d’antibiotiques pendant "minimum 6 mois", d’après l’Institut Pasteur. "Un traitement incomplet ou mal suivi est souvent responsable de l’apparition de tuberculoses résistantes aux antibiotiques qui sont ensuite transmises dans la communauté."
"Nous sommes à un moment décisif dans la lutte contre la tuberculose"







